La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a eu à juger dernièrement une affaire de tentative d'homicide volontaire avec préméditation dans laquelle est impliqué un ivrogne invétéré qui a comparu en état d'arrestation. Les faits remontent au 10 mars 2007 quand la victime, qui s'était spécialisée dans la vente clandestine des boissons alcoolisées, a été subitement attaquée par un client, à l'aide d'un couteau, alors qu'elle était attablée dans un café avec un camarade d'enfance. Ils se racontaient des histoires, tout en buvant leurs boissons favorites. Brutalement, un jeune interpella la victime avant de lui asséner deux coups de couteau au niveau du cou et du ventre. C'était pour le corriger d'avoir refusé de l'approvisionner en bouteilles de vin. En effet, il aurait insisté à acheter des boissons alcoolisées pour un montant déterminé. Ce qui ne convenait pas au pseudo- commerçant. Une querelle éclata alors entre les deux hommes qui en vinrent rapidement aux insultes et aux mains. La rixe dégénéra ensuite en un combat acharné entre les protagonistes qui n'a été stoppé que grâce à l'intervention de quelques passants. De retour chez lui, l'accusé, qui était en état d'ivresse avancée, n'a pas « digéré » le refus de son rival de l'approvisionner au prix convenu. Il a décidé de se venger. Il était sorti de chez lui pour localiser son rival et, après s'être assuré qu'il se trouvait encore dans le café, il retourna sur ses pas pour s'armer d'un coutelas. Il se dirigea de nouveau au café pour agresser son rival à l'aide de l'arme blanche qu'il s'était procurée. L'agresseur asséna à sa victime deux coups d'une violence inouïe. La victime effectua quelques pas et tomba dans une mare de sang. Transportée d'urgence à l'hôpital, les soins nécessaires la sauvèrent d'une mort certaine. L'agresseur a été reconnu par les passants et les clients du café. Une fois arrêté, l'accusé nia avoir eu l'intention de tuer son rival, il voulait seulement le corriger par ce qu'il avait refusé d'accepter son offre. Il ajouta, comme pour justifier son acte, qu'il était en état d'ivresse et ne pouvait pas se contrôler. La défense déclara que son client n'avait pas l'intention de tuer la victime, soulignant que les éléments de préméditation étaient absents. Sur cette base, elle demanda de requalifier l'infraction et de considérer les faits comme étant des violences graves. Le tribunal, après délibérations, a condamné l'accusé à 20 ans de prison.