Le Temps-Agences - Inculpé de crimes de guerre au Darfour par la Cour pénale internationale (CPI), le président soudanais Omar Hassan al Bachir a reçu l'allégeance collective de la tribu Rizeigat, dont sont issus certains des miliciens arabes les plus redoutés du Darfour. La cérémonie, retransmise en direct par la télévision nationale, a eu lieu dans la vallée reculée de Sibdou, dans le sud du Darfour, en présence de milliers de cavaliers arabes brandissant des lances. "Aujourd'hui ces cavaliers ont des lances, mais demain, sur le champ de bataille, ils auront des mitrailleuses", s'est exclamé le président soudanais à l'adresse des "colonisateurs" occidentaux accusés de vouloir le chasser du pouvoir. A Khartoum, où les puissances occidentales sont quotidiennement stigmatisées par les médias depuis que la CPI a lancé un mandat d'arrêt international contre Bachir, le 4 mars, une centaine de protestataires ont manifesté devant l'ambassade de France. Certains ont lancé des pierres contre le bâtiment. La veille, l'ambassadeur de France, Patrick Nicoloso, avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères à la suite d'articles parus dans la presse arabe et voulant que l'armée de l'air française soit prête à intercepter l'avion du président soudanais si ce dernier quittait le pays. Le diplomate a fait valoir qu'il s'agissait d'une fausse allégation attribuée au porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier, et démentie par l'intéressé. Le porte-parole du ministère soudanais des affaires étrangères, Ali al Sadig, a ensuite déclaré que le Soudan était satisfait de la mise au point française et que l'affaire en resterait là.