Nous enregistrons en Tunisie mille nouveaux cas de cancer du sein. Une maladie silencieuse qui touche de plus en plus les femmes tunisiennes même les moins jeunes. Très lourde en conséquence, elle peut être dépistée dans une étape précoce d'où plus de chance de guérison. Idem pour le cancer du col de l'utérus. Malgré les initiatives prises pour réduire le taux de ces maladies, nous n'avons pas encore réussi à cerner le problème. Cela est dû au manque de moyens et surtout des méthodes de travail ou d'intervention. En plus des programmes réalisés par le ministère de la Santé publique, plusieurs associations ont choisi de travailler dans ce sens. Il est question notamment de l'Association de Lutte contre les Maladies Chroniques (ALMC). Sa dernière opération a eu lieu la semaine dernière à l'hôpital d'El Hamma (Gabès). Un groupe d'une soixantaine de médecins spécialistes ont assuré 350 consultations lors desquelles des frottis cervicaux ont été réalisés. Une vingtaine de mammographies ont été aussi assurées lors de cette journée. Par ailleurs 800 personnes ont été sensibilisées quant à l'importance du dépistage précoce de ces maladies. Lutter contre le cancer du sein et du col de l'utérus est désormais une responsabilité partagée entre les différents acteurs dans le domaine de la santé. Ministère, établissements spécialisés et société civile sont impliqués davantage dans ce processus. En fait les nouveaux cas déclarés chaque année ont tendance à augmenter car ils n'ont pas été détectés en temps opportun. C'est ce qui explique la mobilisation actuelle à un niveau large. Outre la stratégie du ministère de tutelle, de l'ONFP, les associations s'engagent plus dans cette démarche. Il s'agit bel et bien de l'Association de Lutte contre les Maladies Chroniques (ALMC). Ses 7èmes journées de sensibilisation au dépistage précoce et prévention du cancer du sein et du col de l'utérus ont eu lieu la semaine dernière à l'hôpital d'El Hamma à Gabès. Une soixantaine de médecins spécialistes ont été mobilisés pour accomplir cette mission. Ils ont examiné des centaines de femmes tout en assurant des frottis cervicaux. Ils sont d'ailleurs au nombre de 350. « En plus de consultations, nous avons sensibilisé 800 femmes quant à l'importance du dépistage précoce de ces deux maladies », d'après Dr Néjia Ben Moussa Haddad, présidente de l'ALMC. Les travaux ne se sont pas limités à ce niveau. « Une vingtaine de mammographies ont été réalisées lors de cette journée », d'après elle. « Nous avons d'ailleurs choisi de cibler les cas suspects. Ils seront ainsi l'objet d'un suivi régulier », enchaîne la spécialiste.
Programme scientifique Consciente de la gravité de ces deux maladies, la présidente de l'association a choisi de brasser large dans les régions où les hôpitaux manquent de moyens, de médecins spécialistes et surtout d'équipements. Après Métaloui (Gafsa) l'année dernière, l'ALMC a opté pour le gouvernorat de Gabès. « Il faut dire que nous enregistrons moins de problèmes dans cette région », déclare-t-elle. Toujours dans le même cadre, un programme scientifique a été assuré pour les médecins de la région. Une pléiade de spécialistes ont parlé de l'épidémiologie du cancer du sein, de la clinique du cancer du sein et l'imagerie du cancer du sein. Les conférenciers ont parlé notamment de l'expérience de l'association de cancer au sud tunisien dans le dépistage de cette pathologie et de la prise en charge des lésions infra clinique de la maladie. L'association compte aussi franchir les frontières. Une action sera en fait organisée à Musrata, (Libye) du 17 au 20 avril et ce, en collaboration avec l'hôpital de Musrata, la Société Tunisienne de Radiologie et l'Association Méditerranéenne et Africaine des Ultro-sons. L'ALMC envisage d'aller plus loin. « Ca sera l'Algérie ou la Mauritanie un jour... »