Est-ce vraiment la relance d'un dialogue de civilisations que recherche Barack Obama en multipliant des signes forts à l'endroit des Musulmans ? Est-ce pour relancer le dialogue des religions que Benoît XVI se rendra à Al Qods, au mois de mai prochain ? En filigrane, les analystes espèrent quelque chose de concret pour la Palestine et, par ricochet, pour Israël. Ils sont, en revanche, déjà nombreux à avertir qu'on n'y arrivera pas par la religion et encore moins par les discours, désormais, creux sur le choc des civilisations. Car la logique « mécanique » du rétablissement du dialogue judéo-chrétien est pour le moins inexorable. Chaque locataire du Vatican ira demander pardon aux Juifs (comme l'a fait Jean Paul II, comme le fera Benoît XVI), devant le Mur des Lamentations. Il s'agira encore et toujours de replâtrer la cassure judéo-chrétienne, attitude du reste légitimée, confortée et rendue impérieuse avec la montée de l'obscurantisme musulman depuis le 11 septembre 2001 et la vénération d'un « Allah » qui n'est pas le nôtre, qui n'est qu'une représentation du mal, un fantasme dessiné dans les frustrations « messianiques » de Ben Laden et les siens. Les représailles qui s'en ont ensuivies auront alimenté une montée de l'islamophobie dans le monde occidental, justifié une horreur qui s'appelle Guantanamo et, pire que tout, permis la remontée en puissance du chiïsme en Irak parce que Bush avait cru déceler les traits de Ben Laden confondus avec ceux de Saddam ! Ce monde occidental, ce monde chrétien, ne se rend pas compte qu'en mettant tous les Musulmans dans le même sac, ils ont attisé des divisions ancestrales et affaibli les adeptes de l'Islam tolérant et qui ne cesse de se réformer. Maintenant, après les massacres de Gaza, on raconte que les Chrétiens risquent de ne plus vivre en paix au Moyen-Orient. C'est encore une intox sioniste et c'est surtout Libermann qui le crie sur tous les toits. A Al-Qods, le Pape ira aussi pour les rassurer. Il serait bon que, d'ici là, son staff de savants et d'exégètes lui rappelle qu'il y a pas moins de 70 versets dans le Coran, réservés au prophète des Chrétiens, et que c'est un moine chrétien qui avait vu en Mohamed des signes de prophétie, alors que celui-ci n'avait que sept ans d'âge. C'est vrai qu'à cette époque-là, la caricature n'avait pas encore vu le jour.