Les histoires de l'émigration clandestine sont devenues presque chose courante, malgré que les jeunes connaissent bien qu'il s'agissait d'un voyage pour la mort et pourtant ils n'hésitent pas à faire l'expérience. On le sait depuis fort longtemps. Tous les moyens sont bons pour mettre les pieds sur l'Eldorado. Les prétendants à l'émigration donnent tout ce qu'ils peuvent aux passeurs qui usent de toutes les astuces pour encaisser le maximum d'argent ! C'est ce qui s'est passé dans cette affaire dont les auteurs sont deux jeunes hommes qui ont été inculpés d'escroquerie, usurpation d'identité et complicité. Le premier escroc, est coiffeur. Le second, est un oisif, s'est fait passer pour un douanier. Il avait même un uniforme et un badge, et faisait croire à ses victimes qu'il pouvait les aider à émigre en Italie. L'apprenti coiffeur choisissait sa clientèle dans le salon de coiffure où il travaille. Les montants que les prétendants à l'émigration versaient variaient entre 2000 et trois mille cinq cent dinars. Une fois la victime embobinée, elle faisait le voyage avec l'escroc jusqu'à El Haouaria, logeait dans un hôtel et le lendemain matin, il la faisait s'introduire dans le port de la ville pour la laisser poireauter sur les quais dans l'attente du présumé douanier pour l'aider à Lampadoza. C'était le scénario qu'ils faisaient avec toutes les victimes qui mordent à l'hameçon sans tenir à leurs promesses. Les victimes ont porté des plaintes contre les deux escrocs qui ont disparu dans la nature. Il fallait attendre que les limiers chargés de l'affaire leur tendent un piège pour les arrêter en flagrant délit. A leur arrestation, et selon les aveux qu'ils ont formulés à la police judiciaire ils ont escroqué seulement cinq victimes. Les investigations ont révélé que le deuxième accusé était aussi recherché par la police judiciaire pour les mêmes motifs. Arrêté, le coiffeur déclara qu'il connaissait une personne qui lui avait promis de l'aider, mais celui-ci avait pris l'argent et s'est éclipsé. Il déclara qu'il n'avait pas l'intention d'escroquer quiconque. Clamant toutefois son innocence. Inculpés d'escroquerie et d'usurpation d'identité, ils ont comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de leur acte. A l'audience, le coiffeur réitéra ses aveux clamant son innocence, quant à son complice il passa aux aveux et demanda la clémence de la cour. Leur avocate sollicita les circonstances atténuantes, et demanda de prendre en considération leur jeune âge et les conditions sociales de ses clients. L'affaire a été mise en délibéré.