L'"illustre" Ben Gourion tribun du sionisme, aimait répéter cette formule préludant - déjà - de l'expansionnisme israélien. "Etre réaliste, disait-il, c'est croire au miracle". Avigdor Liberman, rejeton en vogue du sionisme pur et dur, d'un sionisme eugénique même (c'est nouveau !) basé sur la supériorité de la race du "Peuple élu" - vient ostensiblement de le rappeler à la face de Madame Clinton. Celle-ci eut quand même le courage de faire observer à son interlocuteur qu'Israël choisit en l'occurrence de se retrancher dans l'isolationnisme délibéré. Ce que Jean Daniel appelle "La prison juive" dans un ouvrage édifiant. Car en face, les Palestiniens, considèrent Israël comme incontournable. Arafat lui-même s'y était montré disposé en 1977 et avait satisfait aux exigences de Kissinger. Et de fait, il y a eu cette fameuse rencontre des dirigeants de l'OLP avec les diplomates américains à l'ambassade des Etats-Unis à Tunis. Or le refus arabe se renforçait et encore plus après la visite de Sadate en Israël. Aujourd'hui Lieberman et Netanyahou sont revenus trente ans en arrière. Nolens, Volens, les colonisations ne s'arrêteront pas. Et tant qu'à faire, oui pour un soupçon d'Etat palestinien, mais totalement démilitarisé ! C'est un peu biblique : on les gifle sur la joue droite et ils doivent tendre la joue gauche ! Les Israéliens troqueraient volontiers leur David contre Goliath. Et, au bout, du compte de Gaulle avait raison : vous leur donnerez une terre trois fois plus vaste que la Russie, il la trouveront toujours exiguë. L'expression ayant fait fortune il y a quelques années refait surface : Les Israéliens se sentent "en danger de paix".