On a beaucoup trop attaché d'importance, sur le plan confiance, à mon avis, à la rencontre théoriquement anodine. Une fois la large victoire acquise, on l'a exagérement banalisée puisqu'à la déconsidérer totalement. On a trop misé, avec certitude sur une qualification aux jeux olympiques et quand le contraire est arrivé, on a versé plus qu'il n'en fallait, dans le dépit et la remise en question systématique de nos potentialités. On a trop vibré à la qualification de nos cadets à une coupe du Monde qu'on tenait pour problématique, puis on a pesté parce qu'on s'est arrêté en si bon chemin. Cela ne vous rappelle-t-il pas nos ambitions utopiques avant la coupe du Monde, auxquelles ont succédé les abattements subits comme s'il est agi d'une catastrophe. Sommes-nous donc condamnés aux sentiments extrêmes et presqu'exclusivement quand du football il s'agit ? Même quand nos cœurs balancent entre euphorie sans raison et désespoir exagéré, un nageur, aux antipodes, réalise un exploit sans comparaison avec ce qu'on escompte en football, on ne lui accorde qu'un intérêt mitigé. Il n'aura même droit au haut des "unes" de nos journaux. Etrange ce football qui a le don de bousculer avec une telle désinvolture l'échelle des valeurs pour monopoliser l'actualité. Cela dit, ni la victoire des Seychelles, ni l'échec du Botswana, ni l'espoir né au Togo ne doivent être banalisés pour être oubliés. Analysés, ils devront entrer dans un calendrier de marche, à travers des échéances minutieusement programmées. Mais là aussi, il est à craindre que le phénomène des extrêmes va encore jouer. Une fois la fièvre tombée, il n'est pas étonnant que le balancier penche vers l'apathie et l'oubli. Il est pourtant assez facile de relativiser. Afin que le jugement soit juste, et les sentiments modérés, il suffit de relativiser.