En plein désert, à une centaine de kilomètres au nord de Tombouctou, musiciens touaregs, maliens, africains et occidentaux se donnent depuis dix ans rendez-vous pour trois jours de musique sous les regards impavides des chameaux et la clarté opalescente des étoiles. Fin novembre 2009, l'enlèvement du Français Pierre Camatte à Menaka, interprété comme une aggravation de la menace terroriste dans la région, a bien failli faire renoncer les organisateurs et le gouvernement malien. Cela n'a pas fait peur au violoniste Jean-Marc Phillips Varjabédian. Ce garçon sérieux, bardé de prix et formé au Conservatoire supérieur de Paris par Gérard Poulet, à Cremone par Salvatore Accardo et à la Juillard School de New York par Doroty Delay, ne s'est plus contenté, à 44 ans, de poursuivre une carrière toute tracée de violoniste virtuose. Aller vers des publics nouveaux et faire l'expérience d'autres pratiques musicales, est donc pour lui aujourd'hui, une nourriture nécessaire. Presque une question de survie, artistique bien entendu.