« L'utilisation abusive des antibiotiques de par le monde fait que le développement des résistances bactériennes a atteint, ces dernières années, des proportions inquiétantes, constituant, ainsi, un grave problème de santé publique" a affirmé, hier, Mme Naziha Escheikh, Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé publique, chargée des établissements hospitaliers, à l'ouverture des travaux du 17ème congrès national d'infectiologie, qui se tient jusqu'aujourd'hui à l'initiative de la Société Tunisienne de Pathologie Infectieuse (STPI). Devant un auditoire d'infectiologues, de microbiologistes, de parasitologues, de dermatologues tunisiens et d'éminents spécialistes français, Mme Escheikh a souligné l'impératif de raisonner la prescription des antibiotiques, appelant les spécialistes et les sociétés savantes à contribuer à l'élaboration de mises au point et à la transmission de messages clairs et actualisés pour le bon usage de ces médicaments. Elle a précisé que le budget réservé aux antibiotiques en milieu hospitalier, représente un taux de 30 % du budget total consacré aux médicaments. La secrétaire d'Etat a, à cet égard, souligné qu'il est impérieux de mettre en place un réseau national de surveillance des résistances bactériennes aux antibiotiques, de manière à parvenir à des données fiables à l'échelle nationale età suivre les tendances évolutives. Mme Escheikh a, dans ce contexte, mis l'accent sur l'importance du rôle de la Société Tunisienne de Pathologie Infectieuse dans la promotion de pareille action, relevant que "ce congrès constitue une opportunité idéale pour concrétiser cet objectif". Elle a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance des thèmes à l'ordre du jour de cette rencontre, dont " les infections bactériennes de la peau et des parties molles ", " l'hydatidose " et " les hépatites virales ", thèmes qui, a-t-elle dit, sont étroitement liés aux préoccupations immédiates du ministère de la Santé publique. Mme Escheikh a, par ailleurs, rendu hommage à la STPI pour le soutien très précieux qu'elle ne cesse d'apporter à l'effort de l'Etat, en matière de lutte contre les maladies infectieuses. Elle a passé en revue, à ce propos, les mesures prises dans ce domaine, dont la décision de doter tous les services universitaires d'infectiologie d'un hôpital de jour, la création de deux centres de pharmacovigilance à Sousse et à Sfax, en plus de la création d'un observatoire national des maladies émergentes et réemergentes.