Le jeune M avait 18 ans et 6 mois le jour des faits. Une journée du mois de Décembre 2009. Comme tous les jeunes de son quartier, il a pris l'habitude d'aller à la salle de jeux pour passer le temps en compagnie de ses amis avant de rentrer chez lui. Alors qu'il était en train de jouer une partie de flipper, un de ses amis entre en courant dans la salle de jeux et vient l'informer que son père a été agressé par un individu, propriétaire d'un kiosque de ventes de fruits secs. Sans réfléchir, il est allé en courant au domicile parental, s'est armé d'un couteau qu'il a pris de la cuisine et est ressorti toujours en courant en direction du kiosque. Une fois devant le vendeur, il lui a demandé si c'est lui qui a agressé son père, la réponse était sèche et arrogante. Il l'a même insulté. Fou de colère, ne pouvant plus se retenir, il s'est lancé sur l'individu et lui a asséné un coup de couteau qui l'a atteint au bas ventre côté gauche. Il l'a laissé par terre gisant dans une mare de sang. Quelques personnes présentes ont secouru le blessé et l'ont transporté à l'hôpital. C'est grâce aux soins urgents qui lui ont été prodigués par l'équipe médicale qu'il a été sauvé d'une mort certaine. Le blessé a subi une opération chirurgicale. Le pourcentage d'incapacité physique n'a pu être établi. C'est donc vers 20 Heures du soir que les auxiliaires de la justice après avoir été informés par la Direction de l'hôpital se sont présentés pour les formalités d'usage et prendre surtout les déclarations du blessé. Après avoir écouté les témoins, ils se sont rendus au domicile de M où ils l'ont arrêté et ont également saisi le couteau. Interrogé, il a avoué avoir asséné un coup de couteau à la victime, c'est pour venger son père a-t-il répliqué. D'autant plus que la victime au moment des faits n'a pas été tendre dans ses propos. Le jeune homme a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de tentative de meurtre avec préméditation Interrogé par le juge, il a réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Il a déclaré avoir agi dans un état d'énervement et face au défi de celui qui a agressé son père, il s'est lancé comme un fou. C'est la thèse de l'avocat qui a essayé de convaincre le tribunal de juger le jeune M pour agression grave. L'inculpé ne savait pas quoi faire. Il ne s'est pas préparé à l'agression, il n'a pas choisi le lieu de l'agression. Il ne s'agit pas du tout d'une tentative de meurtre avec préméditation, c'est le résultat d'une colère manifeste, à la suite de l'agression subie par son père. Pour conclure l'avocat a prié le juge de modifier l'acte d'accusation et de considérer les faits comme une grave agression et infliger au jeune homme le minimum de peine d'autant plus qu'il n'a pas d'antécédents judiciaires. Après les délibérations, l'inculpé a été condamné à une peine de 8 ans de prion ferme.