Il est bien curieux ce délinquant qui, une fois son mauvais acte commis, a rejoint au pas de course sa victime. Devinez où ? Au poste de police. Incroyable mais vrai. Il a cru ainsi s'en tirer à bon compte en prétendant aux policiers qu'il exerce le métier honorable d'épicier et que son établissement vient d'être cambriolé. C'est pour cela qu'il a accouru pour informer les agents de l'ordre de sa mésaventure. Toutefois, le hasard a voulu qu'il tombe nez à nez avec sa victime. Celle-ci , l'ayant formellement reconnu, l'a dénoncé aux enquêteurs qui procédèrent à son arrestation sur le champ. Il y avait à peine quelques minutes qu'il pilotait une moto avec son complice bien installé sur le siège arrière. Le stratagème généralement employé par les braqueurs qui opèrent toujours à deux, l'un conduit l'engin et l'autre, à l'affût derrière scrute à l'horizon avant de fondre sur sa proie pur lui piquer sac à main, portable, bracelet, collier, etc. C'est ce qui vient de se passer exactement puisque la jeune fille fut surprise par le malfaiteur qui lui arracha de force son sac à main. Elle a tenté de résister, mais les coups, d'une rare violence qui s'abattirent sur elle, eurent raison de sa vaillance et elle céda finalement devant une telle furie pour se faire délester de son sac à main, renfermant notamment son porte-monnaie et son portable. Bien entendu, le conducteur de la moto a été écroué, vite rejoint derrière les barreaux par son complice. Au cours de l'interrogatoire, ils s'entêtèrent à nier les faits, clamant inexorablement leur innocence. Surtout le deuxième inculpé qui affirma ne pas connaître celui qui prétendit avoir été volé. Devant la Chambre criminelle du Tribunal de première instance de la Manouba, ils réitérèrent leurs dépositions antérieures devant le juge d'instruction. Le délinquant , propriétaire de la moto, a même avancé que son engin était en réparation le jour des faits. Non convaincue de l'argumentation présentée par les coupables, la Cour les a condamnés à un an de prison ferme.