Le Temps-Agences - La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni est arrivée hier au Caire pour une rencontre qu'elle a qualifiée d'"historique" avec ses homologues égyptien et jordanien, centrée sur l'initiative de paix arabe. Cette réunion "n'est pas seulement une rencontre importante mais aussi historique", a déclaré la responsable israélienne à des journalistes à l'issue d'un entretien de près d'une heure et demie avec le président égyptien Hosni Moubarak La ministre israélienne devait discuter avec ses homologues Ahmed Aboul Gheit pour l'Egypte et Abdel Ilah Al-Khatib pour la Jordanie. "Il s'agit d'une rencontre préparatoire. Plus tard, nous rencontrerons les ministres égyptien et jordanien des Affaires étrangères en Israël dans le cadre du processus entre Israël et la Ligue arabe", a-t-elle ajouté. Son entretien avec M. Moubarak a porté sur les relations bilatérales entre Israël et l'Egypte ainsi que sur "la nécessité de promouvoir un processus entre Israël et les Palestiniens", a-t-elle précisé. La visite de Mme Livni en Egypte est axée sur le plan de paix arabe d'inspiration saoudienne qui a été relancé lors du sommet de Ryadh en mars. Ce plan propose une normalisation des relations avec Israël en échange d'un retrait total des territoires conquis à la suite de la guerre de juin 1967, de la création d'un Etat palestinien et du retour dans leur foyer des réfugiés palestiniens. La Ligue arabe a chargé l'Egypte et la Jordanie, les deux seuls pays arabes à avoir signé des traités de paix avec Israël, de tenter de convaincre les responsables israéliens d'accepter le plan de paix. Dans un entretien avec le quotidien égyptien Al-Ahram, publié hier, le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre le déclenchement d'une nouvelle guerre au Proche-Orient en cas d'échec de l'initiative qu'il a qualifiée d'"opportunité historique". "Faisons avancer la situation pour alléger la pression et empêcher le déclenchement d'une telle guerre", a prôné le roi Abdallah. Par ailleurs, selon les médias israéliens, Tzipi Livni a recommandé l'ouverture de discussions avec la Syrie. Selon un document interne du ministère, cité hier par la radio militaire israélienne, Israël devrait engager des négociations avec la Syrie afin de vérifier les intentions réelles du président Assad. Si Israël n'accepte pas l'idée de s'assoir à la table des discussions avec la Syrie, une guerre pourrait éclater entre les deux pays, a ajouté la radio. Dans un discours prononcé devant le Parlement hier, le président syrien Bachar Al-Assad a estimé qu'Israël n'était "pas prêt, ni au niveau politique, ni (au niveau) populaire, à la paix". "Les conditions de la paix ne sont pas réunies en Israël, notamment en raison de la présence d'un gouvernement faible" dans ce pays, a déclaré M. Assad. "Si les Israéliens sont sérieux quant à la reprise des négociations, ils doivent être disposés à se retirer jusqu'aux lignes du 4 juin 1967", a-t-il ajouté. Israël occupe le plateau syrien du Golan depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967.