Le Temps-Agences - Les Européens attendaient hier des autorités américaines des explications et des preuves sur l'alerte aux risques d'attentats lancée pour tout le continent, a annoncé hier la présidence belge de l'UE peu avant une réunion avec un haut responsable américain à Luxembourg. "C'est la première fois que l'Amérique a fait une déclaration pour toute l'Europe. Je pense que c'est très important d'obtenir plus d'informations", a expliqué la ministre belge de l'Intérieur, Annemie Turtelboom, à son arrivée pour une réunion avec ses homologues. Jane Holl Lute, adjointe de la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, s'est invitée à cette réunion afin d'expliquer les raisons qui ont conduit l'administration américaine à mettre en garde contre des attentats dans tous les pays de l'UE. Mme Holl Lute a toutefois refusé tout contact avec la presse, ont indiqué ses services. L'alarme lancée par Washington a fâché et divisé les Européens, car ils ont réagi en ordre dispersé. Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a dit une nouvelle fois hier tout le mal qu'il pensait de la méthode, car "elle propage la peur". Il a répété qu'il n'y avait pas matière à augmenter le niveau d'alerte en Allemagne, contrairement à ce qui a été décidé en France, au Royaume-Uni et en Suède. "Le niveau d'alerte et l'analyse de la situation peuvent être différents selon les pays", a reconnu Mme Turtelboom. "En Belgique, on fait des analyses heure par heure. Pour le moment, il n'y a pas de raison pour augmenter le risque d'une menace, mais on doit toujours être très attentifs. C'est valable pour tout le monde", a-t-elle souligné. La menace terroriste qui pèse sur l'Europe est "réelle", a averti le coordonnateur de la lutte contre le terrorisme de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, qui participe à la réunion de Luxembourg. L'alerte américaine porte sur le projet de 25 jeunes ressortissants de pays de l'UE partis combattre les troupes occidentales dans la région pakistano-afghane de revenir dans leurs pays d'origine, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires françaises. Cette information américaine a été confirmée par les Britanniques, ont précisé ces sources. Interrogée sur cette information, Mme Turtelboom est restée évasive. "Je ne vais pas donner des informations très concrètes sur ce problème", a-t-elle répondu.