Dispenser aux mères et aux nouveau-nés les soins dont ils ont besoin est un impératif absolu. L'Organisation mondiale de la Santé dévoile que 530 mille femmes meurent chaque année pendant la grossesse ou l'accouchement elles n'ont pas accès à des soins intensifs qui pourraient leur sauver la vie. De nos jours, l'accouchement inquiète de nombreuses futures mamans car parfois cet acte se fait dans la douleur et entraîne parfois le décès. C'est le cas de la jeune Sana, une jeune dame âgée de 30 ans originaire d'Hammamet,qui a trépassé le 16 mai dernier alors qu'elle venait juste d'enfanter. Que s'est -il passé ? Nous avons pris contact avec son frère Fraj qui a bien voulu nous raconter les péripéties de cette affaire. « Il était 18 heures, ma sœur commença à ressentir des douleurs. Vite nous l'avons emmenée à l'hôpital d'Hammamet pour mettre au monde son nouveau-né. Le service de maternité était, ce jour-là, assuré par trois médecins stagiaires et une sage-femme. L'accouchement s'est fait dans de bonnes conditions. C'était 20h. Le bébé est arrivé. Bien entourée par toute la famille, ma sœur était heureuse avec son deuxième enfant, un garçon. Elle s'est mise à saigner : une hémorragie. Mais soudainement, son état commença à se détériorer. Elle perdit connaissance. Et, d'ailleurs, il y eut un grand flottement, car, 150 mètres séparent la maternité du service d'urgence. Le staff médical décida alors de la transférer à l'hôpital régional Mohamed Tahar Maamouri de Nabeul. Mais il y avait l'ambulance et pas le chauffeur. Cette situation dura 15 minutes. Aux services d'urgence de l'hôpital de Nabeul, où elle a été transférée, des soins intensifs lui ont été prodigués. Mais en vain. Ma sœur a rendu l'âme laissant derrière elle deux enfants dont un jeune garçon âgé de deux ans. » Très touché par la perte de sa sœur, Fraj a tenu à nous préciser que «ce décès n'aurait pas dû avoir lieu si elle avait été secourue à temps à l'hôpital de Hammamet. La sage-femme et les médecins stagiaires étaient impuissants devant son cas et il n'y avait aucun gynécologue présent dans le service. D'ailleurs, il semble qu'elle soit décédée juste à son arrivée à l'hôpital de Nabeul. Ce qui est arrivé à ma sœur n'est pas tolérable. C'est le mektoub, mais on aurait pu la sauver. Le PV du médecin légiste nous éclairera certainement sur les causes de sa mort». Nous avons pu in extremis prendre contact avec M. Karim, l'époux : il déplore le comportement du staff médical et, particulièrement, les insultes venant d'un infirmier... Le mari affirme que « sa femme serait même tombée sur la tête toute de suite après l'accouchement ». Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce décès qui a laissé toute une famille sans leur mère », devait conclure notre interlocuteur.
Kamel BOUAOUINA
N.B : Il nous a été impossible d'obtenir la version du personnel médical et para -médical. Personne ne répondait à nos questions.