Curieux, tout de même, que les Seychelles nous donnent du fil à retordre avec cette défense en ligne asphyxiante (Cf. l'interview de Nabil Maâloul) ! Selon Maâloul, nos adversaires avaient adopté chez eux cette tactique lors de la seconde mi-temps ; hier, ils « auraient » surpris les nôtres en adoptant la ligne dès la première minute. Et donc, il fallait jouer trop en profondeur, élargir les lignes, c'est-à-dire, jouer dans le sens de la verticale et de l'horizontale à la fois... Oui mais, Ancelotti qui faisait face au même problème contre Liverpool, demanda à Inzaghi de rester au cœur de la défense adverse et d'attendre que Kaka vienne vers lui. Et ce fut le deuxième but. Il est vrai, aussi, qu'Inzaghi et un funambule : il sait bouger à deux millimètres de l'hors-jeu piège et c'est de cette manière qu'il marque beaucoup de buts. On ne peut pas expliquer la petite forme de Jaziri, celles de Ben Achour et de Chedly par cette approche tactique et qui n'est même pas systémique... C'est sur le plan psychologique qu'il va falloir explorer pour trouver des explications à une sorte de démobilisation mentale chez Jaziri et Ben Achour. Car, pour Chedly, le problème est autre : un centrage raté, depuis la gauche, alla se loger dans les filets marocains nous procurant cette qualification providentielle pour le Mondial. Et depuis, il ne fait que rater les centrages... Un miracle ne se produit qu'une seule fois, et cela fait que Chedly aura tout intérêt à travailler sa cheville... En revanche, nous ne saurions dire si Jaziri et Ben Achour, talents à l'état pur, mais tombés en disgrâce à un certain moment, sont capables de replâtrer une cassure. Ben Achour a été ignoré durant le Mondial (même pas parmi les 23), alors que le battant Jaziri, le meilleur en Allemagne, fut tout bonnement éjecté en dehors du giron de la sélection pour un prétendu écart de langage. A ce propos, il ne faut pas oublier le rôle joué par Ali Labiadh pour convaincre Jaziri (et même Jaïdi) de manifester « publiquement » leurs prédispositions à retourner en sélection. Le retour de Maâloul, sabilisateur des humeurs « Lemeriennes », aura transcendé les dissensions... Soit. Mais peut-on indéfiniment jouer aux poupées russes ? A la douche écossaise ? Peut-on toujours alterner le chaud et le froid ? Aujourd'hui, quelque chose d'important se produit au sein du football tunisien. De jeunes talents : Chermiti, Zaïem (Ben Frej, non convoqué et on ne saurait trop dire pourquoi), Chikhaoui (objet d'un certain ostracisme, lui aussi) et bien d'autres, constituent du bon crû. Ils iront certainement à l'étranger. Mais il faut aussi que Lemerre et Maâloul réussissent à faire de cette sélection une aire de stabilité... Ce « concept », selon lequel on convoque les joueurs les plus en forme, reste relatif. Zitouni était en très grande forme quand on l'a exclu de la liste pour la CAN 2004. Et que fait encore Boumnijel (42 ans) qui vient d'encaisser quatre buts ridicules face à l'USMonastir ? Cette équipe peut aller loin... Et il tient à Lemerre, (que nous sommes content d'avoir avec nous), de la placer dans la durée, dans la constance et non dans les constantes...