Après plus de dix jours d'affluence massive des réfugiés, la situation se stabilise progressivement au poste frontalier de Ras Jedir. Le nombre des arrivants en provenance de Libye est en baisse. Quelque 1800 ressortissants ont franchi, lundi, le point de passage frontalier de Ras Jedir, contre une moyenne de 10 à 12 mille personnes par jour, au cours de la dernière période. Au total, 105 mille réfugiés dont 19 mille Tunisiens ont franchi le poste frontalier de Ras Jedir du 20 février au 7 mars. L'on comptait, 50 mille Egyptiens et environ 15 mille Bengalis. Malgré l'apaisement de la situation, les différents intervenants continuent à réunir les efforts pour faire face aux imprévues, craignant le « calme qui précède la tempête". Selon les organisations humanitaires nationales et internationales déployées au poste frontalier et dans les camps de réfugiés, le flux des ressortissants fuyant la Libye est appelé à s'intensifier avec l'escalade des violences dans ce pays, ce qui impliquera une nouvelle crise aux frontières. Les organisations internationales, l'armée nationale, la protection civile et le ministère de la santé publique ont resserré l'étau pour assurer les meilleurs services de secours et d'urgence aux réfugiés. D'importantes aides internationales ont été acheminées vers Ras Jedir d'Algérie, d'Allemagne et des Emirats arabes Unis au cours de la dernière période. Un camp géant de 700 tentes, d'une capacité d'accueil de 7 mille réfugiés sera installé à Ras Jedir à l'initiative des Emirats. Ce pays a également dressé un hôpital de 200 lits sur la frontière avec la Libye. Un camp militaire marocain composé d'un hôpital, d'une unité d'analyse et d'une pharmacie a été, également, installé. Le haut commissariat pour les réfugiés (HCR) œuvre à dépêcher le rapatriement des ressortissants bengalis encore bloqués à la frontière, a affirmé un responsable au HCR. La situation des Somaliens semble également délicate. Ces derniers appellent la communauté internationale à les rapatrier. --------- Le HCR et l'OIM rendent hommage à la Tunisie Mouldi Kéfi, ministre des Affaires étrangères, a reçu, hier, au siège du département, Antonio Gutterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), et William Lacy Swing, Directeur Général de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Le ministre a salué l'appui constant apporté par M. Gutterres à la Tunisie, en particulier, après la Révolution, se félicitant des efforts déployés par le HCR en vue de régler les problèmes des réfugiés dans le monde. Il a exprimé la reconnaissance de la Tunisie à l'OIM pour son aide substantielle dans la gestion du flux massif de réfugiés à la frontière tuniso-libyenne. Le ministre des Affaires étrangères a aussi mis en exergue la politique du gouvernement de transition en matière de protection des réfugiés et l'importance accordée aux valeurs d'humanité, de solidarité et d'entraide. Il a fait part de la volonté de la Tunisie de développer et de consolider la coopération avec le HCR et l'OIM à travers des projets concrets au service des causes humanitaires. A l'issue de la rencontre, les responsables du HCR et de l'OIM se sont félicités de "la remarquable solidarité, le soutien et la générosité du peuple et du gouvernement tunisiens envers les migrants qui ont fui la Libye". "Nous sommes venus exprimer nos remerciements au peuple et au gouvernement tunisiens pour avoir permis l'ouverture de la frontière tuniso-libyenne aux migrants fuyant la Libye et leur avoir apporté l'assistance et la protection nécessaires", ont souligné les responsables des deux organismes internationaux. Ils ont, en outre, fait part de la volonté de renforcer davantage la coopération avec la Tunisie en cette conjoncture difficile. Ils ont également rendu hommage aux efforts déployés par la Tunisie afin de permettre l'évacuation humanitaire vers leurs pays d'origine de dizaines de milliers de ressortissants asiatiques, égyptiens et africains. L'action conjointe des organisations internationales avec le soutien de la communauté internationale devrait permettre le parachèvement d'un programme d'évacuation de quelque 15 mille personnes bloquées à la frontière tunisienne avec la Libye.