Le critère relatif à la prise en considération de la situation sociale des candidats dans le recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur à des emplois dans la fonction publique, est contesté par des citoyens qui estiment que, contrairement aux apparences, ce critère n'est ni juste, ni équitable, car, selon eux, tous les chômeurs sont égaux qu'ils soient issus de familles pauvres ou de familles jugées « aisées ». Les jeunes demandeurs d'emploi parmi les diplômés du supérieur sont des majeurs qui ne sont plus, juridiquement, à la charge de leurs parents riches ou pauvres et ils sont tous confrontés aux difficultés inhérentes à la construction de l'avenir (acquisition de logement, mariage), et dans ces circonstances, ils se trouvent tous, sur un pied d'égalité, dans la même situation. La prise en considération de la situation sociale lèse aussi bien la catégorie de diplômés issus de familles jugées aisées, que leurs parents qui ne sont nullement responsables des problèmes de chômage qu'affrontent les jeunes diplômés. Aussi, il serait injuste et contraire à l'équité de forcer ces parents à continuer d'aider leurs enfants majeurs, sans aucune justification juridique, ni avantage fiscal ou matériel quelconque, après avoir consenti des sacrifices énormes pour assurer leur éducation. Le critère de l'ancienneté dans l'obtention du diplôme n'est pas, non plus, équitable, d'après les déclarations des responsables eux-mêmes, dans la mesure où l'application de ce critère obligerait certains diplômés à attendre des dizaines d'années avant de voir venir leur tour. Des rassemblements de diplômés contestataires sont organisés, actuellement, un peu partout dans le pays et réclament la suppression de la formule des concours dans le recrutement des diplômés du supérieur, comme le CAPES (concours d'aptitude au professorat dans l'enseignement secondaire) et son remplacement par des recrutements basés sur les critères de l'ancienneté dans l'obtention des diplômes et la situation sociale, entre autres. Le gouvernement provisoire a annoncé l'ouverture prochaine de recrutements basés sur des critères garantissant la transparence. Nos interlocuteurs affirment que les concours restent la meilleure formule équitable et juste, à condition qu'elle soit entourée de la transparence totale, avec des bonus éventuels « limités » à titre d'ancienneté ou de soutien de famille, et non pas à titre du terme très vague de « situation sociale ».Le gouvernement a, en outre, décidé de renforcer, autant que possible, la capacité de recrutement. Salah BEN HAMADI *Formule empruntée à l'écrivain George Orwell.