Le Temps-Agences - L'inquiétude grandissait hier à Misrata, assiégée depuis plus de deux mois par les forces pro-Kadhafi, face à l'expiration d'un ultimatum fixé par le régime libyen aux rebelles pour se rendre et au blocage du port, seule voie de ravitaillement pour cette ville. Après une offensive des forces du dirigeant Mouammar Kadhafi lundi, la journée d'hier a été relativement calme dans la troisième ville du pays, à 200 km à l'est de Tripoli. Les combats se concentraient autour d'Al-Ghiran, faubourg proche de l'aéroport, comme ces derniers jours, selon des sources rebelles. Ce calme est sans doute lié aux destructions infligées lundi par l'Otan, qui a annoncé avoir détruit autour de Misrata 12 stocks de munition et trois engins d'artillerie autopropulsés. La ville est depuis des semaines le théâtre de combats entre rebelles et forces loyales au colonel Kadhafi. Dans les rues, l'ambiance, qui était à l'euphorie après le 25 avril quand les forces gouvernementales avaient été chassées de la ville, est désormais lourde. Vendredi, le régime libyen avait offert une amnistie aux rebelles de cette ville clé s'ils cessaient les combats et précisé que cette proposition tenait jusqu'à mardi. Il avait également menacé de frapper les navires entrant dans le port et lâché trois mines dans les eaux au large de Misrata. L'Otan a indiqué lundi n'avoir détruit pour l'instant que deux de ces trois mines. Des bateaux humanitaires, notamment un navire de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au large de Misrata depuis samedi, attendent le feu vert de l'Otan pour accoster. A Misrata, le pain est de plus en plus rare, comme la viande d'ailleurs, les fruits et légumes frais quasi inexistants. Dans un entretien à paraître aujourd'hui dans l'hebdomadaire L'Express, le président français Nicolas Sarkozy a indiqué que la France allait proposer "dans les semaines qui viennent" l'organisation d'une "conférence des amis de la Libye" afin de préparer la transition politique dans le pays. La Turquie, pays musulman de l'Otan qui s'est efforcé de jouer les intermédiaires dans ce pays où elle a de gros intérêts économiques, a changé de ton hier, appelant le dirigeant libyen à quitter "immédiatement" le pouvoir.