Le Temps-Agences- Les témoignages sur les exactions du régime de Bachar Al-Assad se multipliaient hier, alors que les forces de l'ordre appuyées par des hélicoptères ont tué au moins 25 civils lors d'énormes manifestations hostiles au régime vendredi à travers le pays. Près de trois mois après le début de la révolte mi-mars, et en dépit des sanctions et des protestations internationales, le régime semble déterminé à mater dans le sang toute contestation, des agissements qualifiés d'»atroces» par Ankara et «d'effroyables» par la Maison Blanche. Alors que les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU divergent sur l'opportunité d'une résolution condamnant cette répression, la Maison Blanche a affirmé que «la violence et les brutalités» devaient «cesser immédiatement». Les condamnations n'émanaient pas seulement des gouvernements: plus d'une quinzaine de villes à travers Le Monde, dont Paris, Montréal et New York, se sont associées à une journée mondiale pour la Syrie samedi. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, pourtant «un ami» du président syrien, a décrit comme une «atrocité» la répression chez son voisin. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dont M. Assad a refusé les appels téléphoniques jeudi, a qualifié d'»inacceptable» l'usage de la force militaire contre les civils et s'est dit «profondément inquiet» des violences. La Russie, qui a un droit de veto à l'ONU, s'oppose cependant à une résolution condamnant la répression en Syrie, estimant que cela risque d'aggraver la situation.