On craignait fort avant ce difficile match devant les aghlabides pour les gafsiens et pour cause. Une pléthore d'absents parmi les titulaires habituels en puissance, un manque de rythme et de compétitivité du fait des séances d'entrainement séchées, et bien sûr l'état d'esprit de Abderrahmane Baaboura secoué en semaine par la petite affaire qu'on connaît. Finalement, les protégés de Ben Sassi sortirent une prestation époustouflante de brio étouffant très rapidement toutes les velléités adverses avec une domination quasi-totale et une mainmise nullement contestée sur les débats. Le héros de la rencontre a été sans conteste aucun Baaboura justement effaçant quelques balles brûlantes prenant leur chemin vers sa cage. Une victoire méritée et qui propulse les étonnants centristes bien loin devant avec cette question : jusqu'à où iront-ils ?
Le paradoxe gafsien !
Qui l'aurait cru un instant ? El Gaouafel caracole en haut du pavé à la quatrième place tout en partageant avec autorité ce fauteuil avec le grand battu de la journée le CA ! La singularité dans l'affaire et ne cesse d'intriguer tous les observateurs et analystes, réside non seulement dans le potentiel du groupe et ses capacités technicotactiques, mais surtout dans les conditions très difficiles où il se meut. Car voilà un groupe désertant régulièrement les entrainements, avec un entraineur passant le plus clair de son temps loin de la ville à Sousse à cause des grèves de ses joueurs, des déplacements se faisant et se décidant à la dernière seconde après de longues incertitudes, un président ramant tout seul contre vents et marées et se débattant dans une crise financière des plus asphyxiantes, et qui contre toute attente arrive à se positionner aussi honorablement. Khaled Ben Sassi a su trouver durant ces périodes de doute le verbe juste pour motiver et haranguer les siens et les pousser à se sublimer en donnant le meilleur d'eux-mêmes en dépit de tous les aléas endurés.