Le président de la République, Moncef Marzouki et allé, hier, se recueillir au carré de la famille Bourguiba, à l'occasion de la commémoration du 12ème anniversaire du décès du «Zaïm». C'est un geste à forte symbolique quand on sait que le président Marzouki est issu d'une famille «youssefiste», donc, viscéralement, opposé à Bourguiba et toujours hanté, comme tous les Youssefistes, d'ailleurs, par les douloureux souvenirs de la répression, du bannissement, de l'injustice et de l'exil subis par eux durant l'ère du leader disparu. Mais, le président Marzouki sait faire la part des choses parce que Bourguiba reste, avant toute autre considération, le grand stratège de l'indépendance et le bâtisseur de l'Etat tunisien moderne et des institutions de la République. Déjà, le 20 mars dernier, à l'occasion de la Fête de l'Indépendance, Moncef Marzouki a eu la louable action de sceller la réconciliation entre les familles Bourguiba et Ben Youssef et d'enterrer des haines vieilles de plus de 60 ans. La réconciliation, voilà la valeur qui doit prévaloir, aujourd'hui, en Tunisie post-révolution et servir de stimulant pour bâtir et affronter les défis de l'avenir avec détermination et confiance. Mais aussi de stimuler le devoir de mémoire et de reconnaissance envers les hommes valeureux qui ont servi la Tunisie et versé leur sang pour son indépendance et son invulnérabilité. Bourguiba est peut-être, une personnalité qui ne fait pas l'unanimité et sujet aux sentiments les plus contradictoires, entre détracteurs et admirateurs, mais les Tunisiens se rappellent, aujourd'hui, plus que jamais qu'il est l'instigateur de l'ancrage de la Tunisie sur la voie de la modernité, de l'émancipation de la femme et du droit à l'enseignement et à la santé pour tous. C'est un hommage à la mémoire d'un grand homme d'Etat et d'un grand leader que Moncef Marzouki et la Tunisie ont rendu hier, à Habib Bourguiba, loin des haines du passé. Et puis, comme l'a dit hier, Béji Caïd Essebsi à Samir Dilou : « Il est inutile d'éplucher les vieux dossiers » et que « l'étape actuelle exige de concentrer les efforts sur la résolution des problèmes politiques et sociaux et d'entamer des chantiers de réforme ». Lotfi OUENNICHE ZORABROUK asd juliejolie Hésa