Le Temps-Agences - Deux ministres arabes ont fait état hier de "commentaires positifs" en Israël sur l'initiative de paix qu'ils sont venus promouvoir, alors qu'Ehud Olmert évoque de "sérieuses" discussions sur la création d'un Etat palestinien. "Nous avons entendu beaucoup de commentaires positifs, dans lesquels nous décelons une intention d'Israël d'œuvrer sérieusement pour donner aux Palestiniens une opportunité de parvenir à la création de leur Etat", a déclaré lors d'une conférence de presse à Al Qods le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit. Il s'exprimait après avoir rencontré, en compagnie de son homologue jordanien Abdelilah Khatib, le président de l'Etat hébreu Shimon Peres et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni. Les deux ministres effectuent une mission en Israël pour promouvoir, au nom de la Ligue arabe, une initiative de règlement du conflit au Proche-Orient. L'initiative, d'inspiration saoudienne, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, de la création d'un Etat palestinien avec Al Qods-est pour capitale et d'un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens. Elle a été relancée en mars dernier lors d'un sommet à Ryadh. Israël a vu des éléments positifs dans cette offre, mais l'a rejetée dans sa forme actuelle, principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens. Mme Livni et les deux ministres arabes ont toutefois largement passé sous silence les clauses de l'initiative arabe qui suscitent des réserves d'Israël. "Je pense qu'il ne serait pas judicieux de se quereller sur chaque point", a dit Mme Livni. M. Khatib a pour sa part affirmé que l'initiative arabe offrait "une opportunité historique" de parvenir à la paix dans la région. "Cette offre arabe est une opportunité historique et nous espérons qu'elle donnera un élan pour des négociations entre Israël et les Palestiniens. Il faut lancer des négociations sérieuses sur la création d'un Etat palestinien selon un calendrier défini", a-t-il ajouté. Pour favoriser de telles négociations, M. Khatib a appelé Israël à se retirer des zones palestinienne réoccupées après le déclenchement de la seconde Intifadha en septembre 2000. Au Caire, un porte-parole de la Ligue arabe, qui n'entretient pas de rapports diplomatiques avec l'Etat juif, a toutefois minimisé la portée de la visite. "Elle ne s'est pas faite sous le drapeau de la Ligue arabe. La Jordanie et l'Egypte, qui ont déjà conclu des accords de paix avec Israël, y ont dépêché leurs ministres pour expliquer l'initiative, à la demande du comité ministériel de la Ligue", a déclaré le porte-parole de l'organisation panarabe, Alaa Rushdie. Peu avant sa rencontre avec les deux émissaires arabes, M. Olmert, qui s'est montré jusqu'ici peu enclin à lancer des négociations sur le statut final des territoires palestiniens occupés, a affirmé avoir évoqué avec le président palestinien Mahmoud Abbas les étapes conduisant à la création d'un Etat palestinien. "Nous avons commencé très sérieusement à parler avec M. Abbas du processus de paix et des questions qui peuvent permettre d'établir un Etat palestinien", a-t-il affirmé. "Ces discussions se poursuivront à un rythme dont nous avons convenu, et nous sommes d'accord pour qu'elles se poursuivent afin qu'elles donnent lieu à des résultats concrets", a-t-il ajouté. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, dont le pays veut donner "un horizon politique" aux Palestiniens, est attendue le 2 août à Ramallah et à Al Qods dans le cadre d'une tournée régionale.