De notre correspondant permanent à Paris : Zine Elabidine Hamda Les associations et organisations politiques et démocratiques des Tunisiens en France appellent à une manifestation unitaire le 1er mai à Paris. La manifestation partirait à 15 h de Denfert-Rochereau vers la place de la Bastille pour « dénoncer les atteintes aux libertés et aux droits de l'homme et les brutalités des forces de l'ordre, épaulées par des milices, contre des manifestations et des sit-in pacifiques en Tunisie ». Les organisateurs déclarent dans leur Communiqué soutenir « l'appel de l'Union Générale Tunisienne du Travail à manifester le 1er mai dans différentes villes de Tunisie et ce afin de célébrer la fête mondiale du travail et de défendre le droit de manifester, en respect des principes de la révolution ». Le collectif unitaire réunit des associations de la société civile comme les Amis Des Troglodytes ( ADT), l' Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF), l'Association Interculturelle de production, de Diffusion et de Documentation Audiovisuelles( AIDDA) , l'Association des Tunisiens du Maine-et- Loire (ATML), le Collectif Culture Création Citoyenneté ( COLLECTIF 3C), le Collectif des femmes tunisiennes, le Comité Pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), le Mouvement Citoyen des Tunisiens en France (MCTF), le Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC), l'UGET France, l'Union des Tunisiens pour l'Action Citoyenne (UTAC), l'Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT), l'Union des Tunisiens de l'Est, WD 15, et YOUNGA SOLIDAIRE. S'ajoutent à ces associations les organisations politiques de la gauche démocratique comme Elamel Tunisie, El Massar France : la Voie Démocratique et Sociale (Ettajdid île-de-France / PTT France / Pôle France Nord), le Front du 14 janvier Paris, le Mouvement des Patriotes Démocrates (Mopad France), le Parti communiste des ouvriers de Tunisie ( PCOT France), le PDP Paris Ile de France (El Jomhouri) et le PTT (ex 7e Congrès), Ces organisations bénéficient du soutien de l'Association de Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) et du Manifeste des libertés. Cette année, l'appel a une coloration politique. Il s'inscrit dans « la mobilisation pour défendre les acquis de la révolution tunisienne à savoir les libertés individuelles et collectives, bafouées à plusieurs reprises par des agissements brutaux du gouvernement et indignes d'un Etat de droit ». Le collectif affirme son soutien aux luttes des syndicalistes, démocrates, artistes, journalistes, chômeurs, militants des droits de l'homme, familles des blessés et martyrs de la révolution ainsi qu'une solidarité avec l'ensemble des universitaires et étudiants dans leur lutte pour défendre les libertés universitaires face à la violence salafiste en Tunisie. Les organisateurs lancent un appel aux autorités tunisiennes pour qu'elles prennent « des mesures d'urgence pour répondre aux revendications sociales, pour la prise en charge rapide des blessés de la révolution, l'emploi, le développement régional et la justice sociale ». En direction du pays hôte, la France, l'appel des organisateurs exige « le respect par la France des conventions internationales en matière d'immigration », demande « la révision des accords franco-tunisiens contraires aux droits des migrants et l'instauration de rapports d'égal à égal entre la Tunisie et la France » et souhaite « la régularisation des sans-papiers y compris les jeunes de Lampedusa qui ont traversé la Méditerranée au péril de leur vie, la protection des mineurs étrangers isolés, l'abrogation de toutes les circulaires ou mesures empêchant les étrangers ayant étudié en France d'obtenir après leurs études une autorisation de travail. Cette manifestation des Tunisiens de France s'ajoute à celles prévues par les syndicats français, par le Front national et, plus récemment, par celle décidée par le candidat-Président Nicolas Sarkozy qui fait jaser la classe politique.