Ce sont des films hors compétition qui font l'événement à la Mostra de Venise. Wadjda, de Haifaa Al Mansour, est le premier film saoudien réalisé par une femme. Pour son tout premier long métrage, Haifaa Al Mansour a choisi un sujet simple : une petite fille de dix ans, Wadjda, rêve de s'acheter une bicyclette. Et elle va employer tous les moyens pour gagner l'argent nécessaire...
C'est avec cette simple ligne narrative que la réalisatrice livre un film passionnant, riche de moult détails pour décrire la vie de la classe moyenne dans une banlieue de Ryad. Car en Arabie Saoudite, une petite fille ne peut pas faire de vélo, ne doit pas porter de baskets américaines à l'école, et est même priée de limiter le volume de sa voix. Wadjda voit aussi sa mère tributaire d'un chauffeur dans un pays ultraconservateur où les femmes n'ont pas le droit de conduire, et où elles sont répudiées si elles ne donnent pas de fils à leur mari.
C'est tout cela que montre Haifaa Al Mansour, la condition féminine dans son pays, vue à hauteur d'enfant. Un film précieux d'un pays où cette réalité est rarement montrée. Et pour cause, il n'y a pas de cinéma en Arabie Saoudite. Il est donc permis d'espérer après avoir vu ce film, le tout premier réalisé par une Saoudienne. (RFI)