Samir Ben Amor sera questionné à propos de ses déclarations évoquant des "milices" et des "dissensions"au sein du parti Profonde remise en question au sein du Congrès pour la République (CPR), parti membre de la coalition tripartite au pouvoir, aux côtés du mouvement islamiste Ennahdha et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol). Réuni dans la ville minière de Gafsa le week-end dernier, le conseil national de ce parti du centre-gauche a procédé à une évaluation de sa participation au gouvernement, sous la présidence du secrétaire général Mohamed Abbou. L'écrasante majorité des quelque 120 membres présents à la réunion ont plaidé pour le maintien du parti au sein de la troïka au pouvoir, tout en posant quelques conditions.
Le recours à un remaniement ministériel de nature à doter l'action de l'actuel gouvernement de plus d'efficience figure en tête de ces conditions. "Le CPR proposera à ses partenaires au pouvoir de procéder à un remaniement ministériel pour donner un nouveau souffle à l'action du gouvernement, une condition nécessaire pour poursuivre sa participation à la coalition gouvernementale», a déclaré Hédi Ben Abbès, porte-parole du parti, sans préciser, toutefois, les portefeuilles ministériels concernés par le remaniement.
Plus explicite, le secrétaire général du parti, Mohamed Abbou, a affirmé dans un entretien accordé à la radio privée "Mosaïque FM" que le remaniement souhaité ne devrait pas concerner le ministre de l'Intérieur (Ali Lârayedh, Ndlr), mais ceux de la Justice dirigé par l'avocat Noureddine B'hiri et des Affaires étrangères (Rafik Abdessalem, NDLR).
Hédi Ben Abbès, le CPR demandera également "l'élaboration d'un programme d'action gouvernementale «réaliste et réalisable en cette étape qui précède les élections", indiquant que ce programme doit être obligatoirement en cohérence avec les objectifs de la révolution". Selon lui, ce programme concernera les dossiers de la réforme administrative, de la lutte contre la corruption et l'accélération de la réalisation des projets prévus par le gouvernement dans les régions intérieures.
Intérêt national
De son côté, Imed Daymi, chef du cabinet présidentiel et membre du Bureau politique du parti a précisé que les membres du Conseil national ont unanimement estimé que la participation du CPR au gouvernement de coalition a servi l'intérêt national même si elle a causé du tort au parti. " La participation de CPR et d'Ettakatol au gouvernement a empêché Ennahdha de monopoliser le pouvoir. La monopolisation du pouvoir par un seul parti quel qu'en soit l'idéologie représente un danger pour le pays et l'une des portes ouvertes au retour à l'autoritarisme", a-t-il indiqué. Et d'ajouter: "Nous aurions pu opter pour une position confortable en se rangeant du côté de l'opposition qui se contenter de protester , mais nous avons placé l'intérêt du pays au dessus de toutes les autres considérations".
D'autre part, le conseil national du CPR a décidé de questionner l'actuel conseiller juridique de la présidence de la République, Samir Ben Amor, à propos de ses déclarations évoquant la présence de "milices" et des "dissensions"au sein du parti. Dans une interview accordée au quotidien arabophone Al-maghreb, Samir Ben Amor a déclaré qu'il "n'a pas réussi à figurer parmi les membres du conseil national par ce qu'il ne diposait pas de milices au sein du parti".
M. Ben Amor serait aussi interrogé sur la perte du rapport relatif au financement de la campagne du CpR pour les élections du 23 octobre 2011.
Sur un autre plan, le conseil national du CPR a décidé de dissoudre le Bureau directeur de la fédération de Nabeul suite à la démission de certains membres de ce Bureau qui ont accusé le parti d'avoir dévié de ses objectifs.