Les agents du poste de la garde nationale à Agareb, gouvernorat de Sfax, ont vécu la nuit du vendredi au samedi des heures cauchemardesques jusqu'à l'aube, ayant eu à subir l'assaut d'une foule en furie, qu'il a fallu repousser en fusant usage de bombes lacrymogènes. Les troubles ont été déclenchés par la nouvelle de la mort d'un citoyen de la région décédé à la suite d'un accident de la circulation dans lequel était impliquée une voiture appartenant au poste local de la garde nationale. En effet, d'après une source sécuritaire, il était 18h30, lorsqu'une voiture qui effectuait une patrouille de routine sur la route 14 a percuté un conducteur de vélomoteur auquel semble-t-il, il manquait le feu arrière. Toujours d'après la même source, le chauffeur de la voiture, par comble de malchance, était ébloui par les phares d'un véhicule venant en sens inverse. Transféré d'urgence au CHU Habib Bourguiba, le conducteur, un homme marié, sans enfants, a succombé à ses blessures en cours de route. Comme il n'était en possession d'aucun papier d'identité, son identification a mis entre deux heures trente et trois heures. Mise au courant du décès et des circonstances dans lesquelles il était survenu, la famille du défunt aurait encaissé la nouvelle avec beaucoup de résignation. Mais le prétexte, nous dit-on, était bon à prendre par des fauteurs de troubles qui ont fermé les voies de circulation , allumé des feux de pneus et assailli le bureau de poste de la garde nationale pour le caillasser abondamment et déverser leur colère sur les agents, touchés par des projectiles mais légèrement blessés, alors que le chef du poste a reçu une pierre en pleine figure qui lui a ouvert une blessure ayant nécessité une intervention médicale. Il a fallu alors utiliser des bombes lacrymogènes pour disperser les assaillants, avant de procéder à des arrestations dont le nombre s'élèverait à sept. Pour sa part, le conducteur du véhicule de la garde nationale a été mis en détention préventive, au poste de Mahrès, pour les besoins de l'enquête. La situation ne s'est pas calmée, les troubles ayant repris hier.