Comme nous l'avons déjà annoncé, Zied El Hani , membre du syndicat national des journalistes tunisiens(SNJT), a été entendu hier par le doyen des juges d'instruction du 13ème bureau près le tribunal de première instance, à titre de témoin, et ce suite aux révélations qu'il avait faites à propos des commanditaires éventuels de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd. Voyant que ses avocats n'étaient pas encore arrivés, il a refusé de comparaître sans leur présence. Sa crainte d'être arrêté, n'était pas en effet si mal placée, car après son audition à titre de témoin et en présence de ses avocats, il a failli être ramené par la brigade anti-terroriste, pour une autre audition par le procureur, n'était-ce les avocats de la défense qui s'étaient interposés, en dénonçant ce procédé contraire à la procédure. « Allez dire au procureur que la défense s'oppose à ce procédé contraire à la procédure. » a lancé au chef de la brigade Me Faouzi Ben M'rad qui avec le reste des avocats de la défense ont ramené leur client dans le bureau du conseil de l'ordre afin d'empêcher son éventuelle arrestation. En effet il y avait, hier matin, une présence massive des forces de l'ordre au palais de Justice. A l'entrée principale, une foule de personnes, entonnait des slogans appelant à l'arrestation du coupable du meurtre de feu Chokri Belaïd. Une énorme pancarte sur laquelle on reconnaissait la photo du martyr, était affichée sur la grille extérieure et sur laquelle on pouvait lire : Nous sommes tous Chokri Belaïd. Zied El Hani a, selon son avocat Me Faouzi Ben Mrad, fait de graves révélations au cours de son audition par le juge d'instruction, à propos du meurtre de feu Chokri Belaïd, révélations qui restent pour l'instant sous le sceau du secret de l'instruction. Etait-ce à cause de ces révélations, qu'il a été demandé par le procureur à sa sortie du cabinet du juge d'instruction ? On ne saurait répondre à cette question avec certitude. En tout état de cause, et selon Me Faouzi Ben Mrad, les avocats de la défense, lui ont servi de boucliers humains, empêchant par là même son éventuelle arrestation, suite à ses déclarations d'hier, ou peut -être pour un autre motif. Une affaire peut en effet en cacher une autre. C'est le propre de la procédure inquisitoire, qui est à la base de notre système judiciaire, en matière pénale. Pour le moment, Zied El Hani a pu, après ces tribulations, quitter le palais de Justice, libre, et en grande partie grâce au soutien de ses avocats. On y reviendra sûrement.