La campagne pour les élections législatives de dimanche prochain bat son plein dans les deux gouvernorats du sud-est , Médenine et Tataouine. Ainsi , les différentes listes en course , que ce soit appartenant à des parties ou tout simplement indépendantes s'activent à rallier les indécis , indifférents ou , tantôt par l'organisation de meetings , tantôt par des bains de foule dans les marchés hebdomadaires des différentes villes , villages ou petites localités. Ces lointaines contrées jusque là oubliées et laissées pour compte vécurent du moins lors des dix derniers jours des moments agréables par l'organisation de sortes de festivals , carnavals ou fêtes de musique parfois improvisés au cours desquels les nombreux chefs de listes, chacun à sa manière , leur promirent monts et merveilles pour les cinq prochaines années. La liste «Fidélité» de Tataouine par exemple , courageuse malgré le manque de moyens financiers en particulier , a choisi en plus des quelques meetings , le porte à porte dans les délégations de Bir Lahmar , Smar , Ghomrassen ou autres Dhhiba et Remada .Dans le gouvernorat de Médenine , on atteint la dernière ligne droite , la bataille ( pacifique ) pour une ou plus de places à la prochaine assemblée législative atteint son paroxysme , comme à Zarzis où pas moins de cinq meetings se sont tenus en deux jours le week - end dernier. Devant une assistance réduite , Imed Daimi , le secrétaire général du congrès pour la république , a plaidé pour une plus grande liberté des citoyens à choisir leur manière de vivre dans le respect total de la loi «Qu'on soit voilée ou pas , islamiste , socialiste ou autre , de droite ou de gauche , on doit faire preuve de patience , de tolérance vis-à-vis de l'autre ; on doit accepter la différence». Le Front populaire , quant à lui a agréablement surpris plus d'un , d'abord par la grande affluence d'une assistance respectable , puis par beaucoup des idées et projets clairement développés par le président de sa liste Dr Mustapha Jouili , un spécialiste d'économie. Son discours a touché tous les volets. L'agriculture d'abord :»les agriculteurs ainsi que les pêcheurs ont le droit , a-t-il insisté , à repartir sur des bases solides ; l'état n'a pas d'autre solution que de les aider à reprendre goût au travail en effaçant les dettes qu'ils lui doivent ; les ports de pêche , principalement celui de Zarzis , le plus important par sa production , les pêcheurs de cette région ont le droit d'être encouragés par divers moyens dont le premier serait l'octroi en leur faveur de permis de pêcher , ajouta-t-il , sur 23 permis de pêche de thon , 2 seulement sont originaires de la ville. L'industrie et le monde du travail ensuite :» Il est impératif de mettre à niveau la zone industrielle et d'entreprendre tous les travaux nécessaires concernant le port de Zarzis qui n'a que trop injustement chômer depuis une trentaine d'années. Zarzis pourra devenir un grand pôle économique qui éclairera toute la région du sud-est et ses richesses considérables . L'engagement immédiat dans ces réformes et bien sûr d'autres permettra de résorber le chômage des jeunes , notamment ceux diplômés ;et nous préconisons comme Front populaire le recours à la semaine des trente cinq heures à l'instar de beaucoup de pays plus développés que nous.»