Houcine Laâbidi imperturbable, a assuré hier le prêche du vendredi à la Zitouna comme si de rien n'était, et malgré la décision d'expulsion, prononcée par le tribunal dont il a fait l'objet et qui lui a été dument signifiée par exploit d'huissier de Justice. Le Cheikh en question s'était subitement arrogé le droit de s'autoproclamer imam de la Zitouna, pour redonner à cette grande mosquée, argue-t-il, son prestige d'antan. Le hic, est que ce vieux bonhomme, n'était pas connu dans les milieux religieux, en tant qu'autorité ayant son poids parmi les Ulémas à l'instar du Cheikh Mohamed Tahar Ben Achour, Bechir Ennaifar et tous ceux qui ont contribué à développer la pensée islamique sur les bases saines et loin de tout fanatisme acharné. A la Révolution,, il avait occupé la mosquée, après avoir procédé aux changements des serrures, et a commencé à tenir des prêches controversés, soulevant à chaque fois les polémiques les plus diverses. Depuis, les responsables tentent de le déloger, en cherchant d'abord de le rappeler à la raison. Mais ils ont beau lui expliquer qu'il n'a pas à s'arroger le monopole de la chaire d'imam dans cette mosquée qui est protégée par l'Etat car c'est un patrimoine public et non un bien privé. Les imams sont nommés selon des critères déterminés, par le ministère des Affaires religieuses. Mais Laâbidi persiste et signe, en dépit de toute tentative de le raisonner. Fadhel Achour, secrétaire général du syndicat des imams a déclaré à ce propos à une radio de la place que « cela fait trois ans que Laâbidi occupe illégalement la mosquée avec la complicité d'une milice composée d'une cinquantaine de personnes. Ce qui constitue une menace pour la mosquée et pour la sécurité du pays, pour la bonne raison que cette milice est confrontée régulièrement aux forces de l'ordre ». Il a ajouté que « le procureur de la République a ouvert enquête concernant un document signé par trois ministres, dans le but de maintenir le cheikh Laâbidi. C'est sur ce document que se base Houcine Laâbidi pour faire la sourde oreille, tant qu'il n'a pas été expulsé manu militari. Selon Fadhel Achour le secrétaire général du syndicat des imams, hier était une journée décisive pour l'imam en question. Mais jusqu'au moment où nous mettions sous presse, aucun élément nouveau n'a été signalé.