"Le rôle de la jeunesse dans la sensibilisation au don d'organes" est le thème central de la 10ème journée nationale de sensibilisation au don d'organes qui a eu lieu, à l'initiative du Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes (CNPTO) et de L'Association tunisienne de sensibilisation au don d'organes. Le choix de ce thème reflète l'attachement à diffuser la culture de don d'organes parmi les jeunes générations, notamment, au vu de l'augmentation, en Tunisie, du nombre de cas atteints d'insuffisances rénale, cardiaque et hépatique, et du besoin grandissant d'organes nécessaires pour sauver des vies humaines et épargner aux insuffisants rénaux les souffrances du dialyse.
Selon les dernières statistiques, la Tunisie enregistre annuellement 1500 nouveaux cas d'insuffisance rénale et 500 cas d'insuffisance cardiaque, respiratoire..., qui sont à l'origine du décès d'au moins 500 personnes par an. L'augmentation du nombre des cas atteints de cette maladie est due essentiellement à l'accroissement continu en Tunisie comme partout dans le monde de certaines pathologies, telles que le diabète, l'hypertension artérielle et l'artériosclérose. La transplantation de certains organes sensibles, à l'instar du coeur, du rein et du foie, est considérée comme étant le remède à ces insuffisances.
Hémodialyse : plus de 15 mille dinars pour chaque patient Quelque 6.800 Tunisiens souffrant d'insuffisance rénale chronique subissent, en moyenne, trois séances d'hémodialyse par semaine, la séance étant d'une durée de quatre à six heures. Pour ce qui est du coût annuel des hémodialyses, il s'élève à 100 millions de dinars, soit plus de 15 mille dinars pour chaque patient. Les opérations de greffe d'organes ont vu le jour en Tunisie à partir des années 80. En effet, la première greffe rénale a été réalisée, en 1986, alors que les premières opérations de greffe de coeur et de foie ont eu lieu respectivement en 1993 et en 1998. S'agissant du prélèvement des organes, il s'effectue soit sur un donneur vivant (pour ce qui est des reins) soit sur une personne cérébralement morte (pour le coeur par exemple). L'opération de prélèvement ou de greffe est assurée de manière gratuite dans les hôpitaux publics, habilités pour ce genre d'opérations et autorisés à le faire par le ministère de la Santé publique, qui se charge ainsi que les Caisses de sécurité sociale, de la prise en charge de tous les frais d'opération. Jusqu'au 31 décembre 2006, 660 greffes rénales, 23 greffes hépatiques, 16 greffes cardiaques et une seule greffe de pancréas, ont été effectuées.
Pénurie d'organes prélevés sur des personnes cliniquement mortes Actuellement, la transplantation d'organes se limite en Tunisie à la greffe du rein, prélevé généralement sur un donneur vivant, à cause de la pénurie d'organes prélevés sur des personnes cliniquement mortes, une situation résultant des préjugés et des idées fausses véhiculées par la majorité des familles qui s'opposent au prélèvement des organes de leurs proches. La loi n°18, en date de l'année 1999 a accordé au citoyen le droit de s'exprimer et de prendre la décision de faire don de ses organes après son décès. Aussi, la Tunisie s'est-elle dotée de tous les mécanismes et cadres institutionnels et juridiques nécessaires pour promouvoir le prélèvement et la transplantation d'organes. Un centre national pour la promotion de la transplantation d'organes et une association tunisienne de sensibilisation au don d'organes, ont ainsi été mis en place, outre l'octroi d'autorisations aux établissements hospitaliers publics les habilitant à effectuer des prélèvements et des greffes d'organes, et l'institution de lois régissant l'organisation de ce genre d'opérations, ainsi que d'une journée nationale de sensibilisation au don d'organes.