La révolte des syndicats de l'enseignement continue de plus belle. Après les enseignants des collèges et lycées, c'est au tour de ceux du supérieur d'observer aujourd'hui une grève d'une journée pour protester contre la non-application des accords signés entre la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministère de tutelle. Une réunion de conciliation tenue hier après-midi entre les deux parties s'est soldée par un échec cuisant. «Lors de cette réunion, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a tourné autour du pot et n'a rien proposé du concret», a déclaré le secrétaire général de la Fédération syndicale relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Boujarra. « Le Chef du gouvernement, Habib Essid, et le secrétaire général de l'UGTT se sont bel et bien mis d'accord sur l'activation des accords conclus précédemment avec les syndicats mais non encore appliqués, mais les représentants du ministère nous ont fait clairement comprendre que les accords conclus avec la Fédération ne les engagent pas », a-t-il ajouté. M. Boujarra a, par ailleurs, fait savoir que la fédération s'est déclarée prête à ajourner l'application des accords ayant des incidences financières au regard de la situation des finances publiques. Conclus il y a trois ans du temps que le ministère de l'Enseignement supérieur était dirigé par de Moncef Ben Salem (gouvernement de la Troïka), ces accords portent sur une indemnité d'encouragement des enseignants affectés dans les régions intérieures, une indemnité de la rentrée universitaire une prime d'encadrement de mémoires de fin d'études, de masters et de thèses. Les accords concernent aussi le paiement des arriérés dus au ministère de l'Enseignement supérieur au profit des comités de recrutement, des directeurs des équipes et des laboratoires de recherche, ainsi que 'attribution de congés payés de recherche aux enseignants technologues et aux agrégés. La Fédération syndicale réclame, d'autre part, l'organisation de concours de recrutement d'enseignants «technologues» (enseignants affectés dans les instituts supérieurs des études technologiques) chaque année et la détermination d'un calendrier relatif à l'avancement professionnel de cette catégorie d'enseignants. Elle revendique, par ailleurs, la réactivation de la commission mixte de réforme du système Licence-Master-Doctorat (LMD), le renforcement des moyens mis à la disposition des Universités publiques et l'annulation des subventions et des avantages fiscaux accordés aux universités privées.