Le Temps-Agences - Renforts en hommes, mesures pour encourager le gouvernement irakien sur le chemin de la démocratie, fonds pour la reconstruction: le nouveau plan pour l'Irak de George W. Bush à une nation pour le moins lasse contient nombre d'ingrédients qui n'ont pas permis dans le passé d'enrayer la violence meurtrière. Selon le conseiller à la Maison Blanche Dan Bartlett, "il dira très clairement que des erreurs ont été commises dans les opérations antérieures, qu'il n'y avait pas assez de troupes irakiennes ou américaines, que les règles d'engagement -les conditions dans lesquelles nos troupes conduiraient concrètement ces opérations- ne convenaient pas". "Une importante majorité d'Américains ne sont pas satisfaits des progrès en Irak", a reconnu M. Bartlett. "Le président Bush est dans leur camp. Il n'est pas satisfait. Il va dire que la stratégie (actuelle, ndlr) ne fonctionne pas. Il va leur dire précisément ce que nous allons faire pour arranger cette stratégie". Mais les démocrates, galvanisés par leur retour aux commandes du Congrès, affichent leur détermination à croiser le fer sur la question de l'envoi de quelque 20.000 hommes supplémentaires en Irak. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi s'est engagée à organiser un vote sur une augmentation des effectifs militaires et nombre de démocrates devraient s'opposer à cette hausse, tout comme certains républicains sceptiques. Jennifer Crider, porte-parole de Mme Pelosi, ignorait la date à laquelle le vote aurait lieu. Les démocrates au Sénat projettent pour leur part un vote la semaine prochaine sur un texte non contraignant qui exhorterait le chef de la Maison Blanche à ne pas envoyer de soldats supplémentaires en Irak, et le démocrate Edward M. Kennedy soutient un texte qui obligerait le président à obtenir l'aval du Congrès avant de dépêcher des renforts. Pendant un peu plus de 20 minutes, à compter de 21h locales (3h00 HT aujourd'hui), le chef de la Maison Blanche défendra les grands axes de sa stratégie révisée et les raisons qui l'amènent à renforcer les troupes en Irak, selon un haut responsable de la défense. D'après cette source, les premiers renforts -la Seconde brigade de la 82e division aéroportée, aujourd'hui stationnée au Koweït- devraient partir pour l'Irak avant fin janvier. Ils devraient être progressivement déployés à Bagdad, théâtre de violences intercommunautaires, et dans la province occidentale d'Anbar, bastion de l'insurrection majoritairement sunnite. George Bush devrait aussi annoncer un peu plus d'un milliard de dollars (770 millions d'euros) pour redresser l'économie irakienne, créer des emplois, sans compter un appel à des pays du Moyen-Orient -dont certains doivent recevoir la visite de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice à partir de demain- pour une aide accrue en faveur de l'Irak. Avant même d'annoncer son plan, le président a décidé de remanier l'équipe diplomatique et militaire en charge du dossier irakien. L'ensemble des options ont été étudiées ces trois derniers mois, alors que plus de 3.000 soldats américains sont morts en Irak en près de quatre ans d'une guerre dans laquelle ont été engloutis 400 milliards de dollars (307 milliards d'euros). Environ 132.000 militaires américains sont actuellement présents dans le pays.