La BCT prône au terme de son conseil d'administration tenu le 28 avril dernier, une nouvelle démarche en matière d'évaluation et d'analyse de la conjoncture économique nationale et internationale. C'est-à-dire une analyse prospective qui vise selon Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT : « à fournir au large public et surtout à l'ensemble des agents économiques, une meilleure visibilité sur la situation présente et future de la conjoncture économique, dans sa globalité. Il vise aussi, à favoriser les conditions d'une politique monétaire plus efficiente, basée sur l'ancrage des anticipations inflationnistes». Parmi les principales conclusions de la note analytique de la BCT on notera : la reprise progressive de la croissance, la maîtrise des tensions inflationnistes, le repli des besoins en liquidité du secteur bancaire outre le rebond des crédits à l'économie. L'inflation s'est ainsi stabilisée à 3,3% au terme du mois de mars 2016 contre 5.7% une année auparavant. Hausse des tarifs de la SONEDE à partir du mois courant L'inflation trimestrielle (3 mois 2016) s'est établie à 3,4%, contre 5,6% pendant la même période de l'année 2015. Toutefois, l'institut d'émission n'écarte pas les risques de reprise des tensions inflationnistes au cours du deuxième trimestre de l'année en cours. Avec l'approche du mois de Ramadan et la saison estivale, un rebond des prix des produits alimentaires frais est attendu. D'où les prévisions d'une légère hausse de l'inflation, laquelle devrait atteindre une moyenne de 3.5% au terme du mois de juin 2016. Toujours selon l'analyse prospective de la BCT, la hausse généralisée des prix des produits de consommation courante serait due selon les prévisions à la hausse des tarifs de la SONEDE, à la dépréciation du dinar, à la hausse des charges salariales outre la forte reprise des prix de l'habillement. Retour des exportations des produits manufacturiers En matière de croissance, la BCT se montre optimiste et prévoit une reprise progressive de la croissance économique cette année. Le retour de la production industrielle, l'amélioration des exportations du secteur manufacturier ainsi que les prémices d'une reprise de l'activité touristique viendront certainement tirer la croissance du PIB vers le haut. « Au-delà du premier trimestre 2016, le rythme de croissance trimestrielle du PIB, aux prix constants de 2010, devrait se maintenir dans la fourchette 0,6%- 1,2%, jusqu'au dernier trimestre 2017. La croissance annuelle serait de 2,0% en 2016 et 3,5% en 2017. Hors agriculture, la croissance du PIB pourrait atteindre 2,6% en 2016 et 3,4% l'an d'après, contre seulement 0,3% en 2015. », note la BCT. Le secteur du tourisme et du transport aérien verront à leur tour une reprise. En effet : « Le nombre de vols et celui des passagers aériens ont augmenté au cours du 1er trimestre 2016 respectivement de 3,8% et 15,6% par rapport au trimestre précédent ». Toutefois, la chute de l'activité agricole influencerait le rythme de la croissance cette année. Une baisse de 60% de la production oléicole est prévue cette année. In fine, les indicateurs économiques semblent s'améliorer au cours du premier trimestre 2016. Peut-on alors espérer en un début de sortie de la crise ? C'est tant mieux.