Les programmes de développement régional ne semblent pas avoir connaissance qu'il existe en Tunisie, depuis la Révolution, le principe de la discrimination positive, avec un ministre de Développement, d'investissement et de coopération internationale toujours orienté vers les zones côtières, alors que le sud et le nord-ouest du pays ne bénéficient pas de cette même sollicitude. Comme preuve, on a, rarement, vu M. Zied Ladhari effectuer une visite de travail dans les gouverneras déshérités et qui, pourtant, nécessitent une attention particulière. Le ministre du Développement, de l'Investissement et de la coopération internationale, Zied Ladhari, vient d'effectuer une énième visite au gouvernorat de Sousse, alors que son attention doit être orientée vers les autres gouvernorats intérieurs qui attendent que les pouvoirs publics leur accordent un minimum d'attention. Il a fait savoir, vendredi dernier, que l'Etat a réservé une enveloppe, dans le cadre du programme de coopération internationale, pour appuyer les projets régionaux et les programmes d'investissement municipal dans les différentes régions du pays. A voir où il a fait cette déclaration, et loin de tout régionalisme, il est difficile de ne pas croire que l'honorable ministre accordera la part du lion à la zone côtière. Il a souligné, dans ce cadre, que le programme d'appui de la décentralisation a consacré une enveloppe de 104 millions de dinars (MD) au profit de 31 nouvelles municipalités, alors qu'une partie de la deuxième tranche du prêt de la Banque Mondiale (150 MD) a été réservée au financement d'un nombre de projets et programmes municipaux. C'est bien de faire des promesses, mais lorsqu'on sait que l'Etat a besoin de plus de quatre milliards de dinars, on est certain qu'il serait difficile de respecter ces promesses et que ce sont, simplement des leurres, en attendant des jours meilleurs. Ladhari a affirmé, pourtant, lors d'une séance de travail exceptionnelle du conseil régional de Développement, organisée au siège du gouvernorat à Sousse, que le programme de développement des collectivités locales a consacré un budget de 250 MD, alors que le programme spécifique de maintenance et d'aménagement des routes municipales a offert une enveloppe de 484 MD au profit des projets municipaux et régionaux. Le ministre a réitéré la volonté de l'Etat de répondre aux attentes des conseils municipaux, dans les différentes régions du pays, et d'appuyer les investissements municipaux surtout en ce qui concerne les projets prioritaires. D'après lui, la distribution des fonds se fait sur la base de l'indice de développement régional, conçu par des établissements gouvernementaux, ce qui reste à voir, alors que de nombreux projets La directrice régionale du développement, Leyla Ben Hafsia, a dressé un bilan sur les principaux indicateurs, mettant l'accent sur la hausse du taux de croissance des habitants dans le gouvernorat de Sousse, estimée à 2,17% contre 1,03% à l'échelle nationale. La ville de Sousse vient en deuxième position à l'échelle nationale, après les gouvernorats d'Ariana et de Ben Arous. Elle occupe également la 12ème position au niveau de l'indicateur de la pauvreté, alors que le taux de chômage en 2018, s'élève à 13,8% contre une moyenne nationale de 15,5%. D'après elle, les principales problématiques du développement, se résument essentiellement en les disparités et les inégalités de développement entre la vocation maritime de district de Sousse et le reste des régions intérieures en particuliers et l'émergence des quartiers populaires anarchiques limitrophes aux différentes villes, suite à la concentration de la plupart des activités économiques dans le district de Sousse (40% des activités). Ces problèmes se manifestent également à travers la dégradation de la situation environnementale consistant notamment en la hausse de la gravité de l'érosion maritime, le rétrécissement des surfaces des plages, la pollution maritime, le déséquilibre écologique des lacs, l'amplification du volume des déchets ménagers, industriels et thermiques, l'agression de la propriété publique et la détérioration des périmètres irrigués. L'occasion a été offerte également pour présenter un ensemble de projets publics bloqués ou ceux qui connaissent une lenteur des travaux dans le gouvernorat de Sousse, en l'occurrence la construction d'une école supérieure des études commerciales, et un service de la médecine dentaire à l'hôpital universitaire, Farhat Hached, Sousse. Cette réunion est une occasion pour affirmer que la modestie des enveloppes consacrées aux projets de développement au gouvernorat de Sousse sous l'effet de la consécration du principe de la description positive a eu un effet négatif sur le rythme de développement dans la région. Trop de parlotte pour ne rien dire et les résultats doivent se vérifier sur le terrain. Comme on l'a dit à maintes reprises, le bilan de ce ministère est loin d'être florissant et le pays stagne dans la baisse des investissements, l'absence totale de développement régional et de création d'emploi, en plus d'un tâtonnement douteux dans le choix des programmes à réaliser. Par ailleurs, le ministre a d'autres préoccupations que celle du développement du pays. En tant que secrétaire général du parti Ennahdha, Zied Ladhari a déclaré, dimanche, que son mouvement est concerné par la prochaine élection présidentielle et aura une position claire sur cette question contrairement aux élections de 2014. Bien sûr, sa principale préoccupation est de garder ses privilèges, en tant que membre du parti islamiste. Par conséquent, il ne peut que faire que ce qui sert son parti. Dans une déclaration, en marge de la réunion électorale préparatoire pour choisir les candidats d'Ennahdha aux prochaines élections législatives dans la circonscription de Sfax 1, Laadhari a fait savoir que les structures du mouvement décideront, lors de concertations qui seront menées au cours de cet été, de choisir pour la présidentielle, un candidat issu du parti Ennahdha ou de soutenir une personnalité qui n'appartient pas à ce mouvement. Il a, d'autre part, fait savoir que les réunions électorales préparatoires régionales qui ont démarré le 2 juin 2019 pour se poursuivre jusqu'au 16 du même mois pour choisir les listes du parti aux prochaines élections législatives (octobre 2019), s'inscrivent dans le cadre de la consécration du principe de la démocratie participative. Les élections primaires des candidats du mouvement Ennahdha de Sfax 1 et Sfax 2 aux prochaines élections législatives aboutiront à l'élection d'une liste de sept membres pour la circonscription de Sfax 1 et d'une liste de neuf membres pour la circonscription de Sfax 2, en plus d'une liste électorale complémentaire pour les deux circonscriptions. Bien sûr, maintenant, on doit attendre les prochaines élections, afin de voir un peu plus clair, si quelque chose peut bien marcher en Tunisie Légende : * La grogne s'amplifie dans les régions intérieures, avec le mouvement Ennahdha qui est aux commandes et qui distribue la manne à ceux qui sont avec lui *