Les choix de développement de la Tunisie, focalisés sur l'insertion de ses entreprises dans l'économie mondiale du savoir, passent par la formation d'un grand nombre d'ingénieurs. L'objectif préconisé est de porter à l'horizon 2011-2012 le nombre annuel d'ingénieurs diplômés à 7000. A l'instar de la plupart des pays du monde, le métier d'ingénieur en Tunisie a connu une évolution considérable à la lumière des multiples mesures prises en la matière et ce afin de promouvoir la profession d'ingénieur en Tunisie et d'assurer une formation de haut niveau dans ce domaine, avec le soutien de la coopération internationale. L'objectif est de former des ingénieurs de pointe, capables d'affronter un monde professionnel dont les principales caractéristiques sont les changements incessants, l'universalité et la complexité croissante. En effet, ce métier a de beaux jours devant lui en Tunisie. Aussi bien les entreprises tunisiennes que les entreprises étrangères investissant en Tunisie ont fortement besoin de leurs compétences. Il faut ajouter que, dans le cadre de l'économie mondialisée, le marché des compétences est lui aussi devenu international. La Tunisie a réussi , en terme de quantité, un bond important en nombre de bacheliers orientés vers les classes préparatoires sachant que ce nombre a évolué de 5000 en 2002, à 6400 en 2008-2009, et à 7500 en 2009-2010. Le nombre d'admis dans les concours nationaux d'accès aux études d'ingénieurs a atteint, en juillet 2009, quelque 3400. En juillet 2008, ils étaient 3168. Le nombre de diplômés ingénieurs (formés en Tunisie et à l'étranger) a évolué de 1630, en 2001-2002, à 4510, en 2007-2008, dont 31% dans le secteur de l'informatique et des télécommunications et 16% dans le secteur agroalimentaire. En comparaison avec d'autres pays, la Tunisie comptait une moyenne de 36,8 ingénieurs diplômés pour 100 mille habitants (86,5 en France et 164,9 en Corée) selon les statistiques de l'OCDE de 2006). Ces chiffres sont passés à 43,7 pour 100 mille habitants, en Tunisie, en 2008. Dans le but de concrétiser le besoin des entreprises économiques en ingénieurs et l'expérience tunisienne dans le domaine de la formation de ces cadres, des efforts remarquables ont été déployés pour créer une synergie entre les écoles d'ingénieurs et les entreprises économiques en vue d'enraciner une culture entrepreneuriale, mieux associer les professionnels aux programmes et activités pédagogiques ainsi qu'à l'encadrement et à la préparation des étudiants aux métiers de demain. A noter, dans ce sens, que la formation des ingénieurs a été toujours au centre de la coopération tuniso-française pour que l'économie tunisienne poursuive sa mue vers une économie du savoir. Il s'agit de la signature de plusieurs accords dont celui conclu entre l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis (ENIT) et l'école française des techniques avancées (ENSTA), accord visant à promouvoir la codiplomation et la formation d'ingénieurs conformément aux standards internationaux. Rappelons la contribution de la France à la création de l'INSAT (Institut national des sciences appliquées et de technologie) et le soutien apporté aux classes préparatoires de l'IPEST (Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques). Par ailleurs, il est à souligner que 1.500 élèves-ingénieurs poursuivent leurs études en France, soit 15 pc des étudiants tunisiens établis dans ce pays. Ils sont 135 Tunisiens ayant intégré cette année les grandes écoles d'ingénieurs. D'une manière générale, on peut affirmer que la formation d'ingénieurs a connu une croissance notable. Elle est confrontée à plusieurs défis pour l'étape à l'avenir. Pour cela, les efforts doivent se multiplier afin d'atteindre l'objectif escompté.