Béji Caïd Essebsi, vient de remporter une première manche. Néanmoins l'inquiétude, la lassitude des troubles gratuits, le désordre désorganisant la vie économique et sociale et le doute semé profite aux parties tendant à la déstabilisation du pays.
Droit, directe et clair dans ses propos, ce politicien expérimenté qui a fait ses premières armes à l'école Bourguibienne, n'a pas caché ou camouflé les difficultés qui l'attendent mais n'a pas cessé d'affirmer sa détermination à sortir le pays de la situation dans laquelle il s'enlise.
Dans un langage percutant, ce juriste de formation a su soulever les questions essentielles qui préoccupent les Tunisiens qu'il s'agisse de la nécessité d'instaurer la confiance entre le peuple et les responsables, d'imposer le respect et l'autorité de l'Etat rétablir la sécurité et relancer l'économie du pays affectée par des grèves qui sont devenues un paysage de notre vie quotidienne Le Premier ministre a soulevé ces questions et l'œuvre n'est pas de tout repos Durant vingt trois ans, les Tunisiens ont appris à vivre dans un système où une famille impose ses lois usant tantôt de l'intimidation tantôt, de la menace pour parvenir à ses buts les plus mesquins. La Tunisie a perdu au cours de ces deux décennies ses références et ses idéaux. Avec Béji Caïd Essebsi, l'accent est mis pour la première fois depuis le 7 Nov 1987 sur la nécessité du respect d'e l'autorité de l'Etat. Ce concept qui a été marginalisé et bafoué a permis à des forces occultes de diriger le pays et de présider aux destinées des citoyens.
Le discours de Béji Caïd Essebsi qui rompt totalement avec les vingt trois dernière années y compris avec M.Mohamed Ghannouchi, constitue un retour serein à l'esprit bourguibien des années 50 et 60. L'approfondissement de la réflexion, le langage choisi où les analyses personnelles sont souvent renforcées par des citations, des proverbes, des axiomes, et même des versets de Coran. Il a su forcer la sympathie d'une masse importante de Tunisiens et susciter son adhésion à ses propos et à son agenda.
Selon un sondage opéré par Radio mosaïque, 67 % des Tunisiens jugeraient positive la perception et les grandes lignes de l'agenda du première ministre et 3 % le désapprouveraient, les autres préfèrent « Wait and see » et juger l'homme sur le terrain. Ces clignotants rassurent et ouvrent des perspectives optimistes quant à la phase délicate dans laquelle s'engage la Tunisie.