À en croire son avocat, Belhassen Trabelsi dépend désormais de la charité de ses amis pour survivre, cloîtré dans un appartement de Montréal dont il ne sort qu'en cas d'extrême nécessité. «Il ne vit que de l'aide de ses amis maintenant, parce que tout son argent est bloqué dans les banques, soutient l'avocat Mohamed El-Hedi Lakhoua. Il vit en cachette. Il ne sort que la nuit ou lorsqu'il est obligé de le faire. Il est loin de sa famille et de ses amis, alors il va très mal. Il a perdu 40 kilos.» Trabelsi ne semblait pas manquer d'argent à son arrivée à Montréal. Selon la GRC, il a choisi un appartement dont le loyer s'élevait à 5000 dollars par mois. Il a payé des milliers de dollars à une firme de sécurité pour assurer sa protection et celle de sa famille. Et il a signé un chèque de 28 000 dollars à une école privée de Westmount pour les trois premiers mois d'études de ses filles. Le 4 mai, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié a rejeté l'appel de Trabelsi et de sa famille, qui tentaient de récupérer leur statut de résident permanent au Canada. D'autres recours s'offrent à eux avant qu'ils soient expulsés du Canada. Mais leurs chances d'obtenir l'asile sont minces, d'autant que Trabelsi a été condamné à 15 ans de prison par contumace en Tunisie.