Après la polémique soulevée par la désormais fameuse vidéo de Rached Ghannouchi, les choses ont l'air de s'accélérer à un rythme vertigineux. Un avocat dépose une plainte auprès des tribunaux, des députés de l'ANC signent une pétition pour demander la dissolution du parti Ennahdha, accusé de haute trahison et d'atteinte à la sécurité de l'Etat, le ministère de la défense clame son attachement à son indépendance et son caractère apolitique... De toutes ces réactions, il y en a une qui mérite d'être retenue de façon particulière pour les sens qu'elle renferme. Ce soir, sur les ondes de Radio Mosaïque FM, le secrétaire général adjoint de l'UGTT semble retenir sa joie en déclarant le soutien de la centrale syndicale à l'initiative des députés de l'opposition qui réclament la dissolution du parti Ennahdha. Ce revirement dans la position de l'UGTT est probablement en relation avec l'offensive lancée par les « milices d'ennahdha » sur le siège de la centrale mercredi 10 octobre. Concernant cet incident, le secrétaire général adjoint semble formel, cette offensive a été préparée assez en avance pour être motivée par les désagréments dus à la grève de la Transtu. Donc l'UGTT semble avoir acquis la certitude que Ennahdha n'a nullement l'intention d'adhérer à leur initiative, et qu'ils allaient tout faire pour la faire échouer. Fait encore plus grave, les déclarations de Sami Tahri, responsable syndical, juste à la suite de l'attaque des locaux de l'UGTT qui a fustigé Ennahdha et déclaré le démarrage des hostilités en des termes très menaçants.