Le président tunisien, Moncef Marzouki, a estimé qu'il fallait mettre fin à l'interdiction de voyager des hommes d'affaires tunisiens soupçonnés de corruption, depuis la révolution, sous l'ancien régime de Ben Ali. Plus de deux ans après la révolution, les hommes d'affaires tunisiens soupçonnés de corruption sous l'ancien régime Ben Ali sont toujours soumis à une interdiction de voyager. Dimanche 12 mai, le président, Moncef Marzouki, a estimé qu'il était temps de « lever ces interdictions pour mettre en place un mécanisme de réconciliation ». Ce mécanisme doit obéir aux principes de « la transparence totale pour aboutir à une réconciliation qui permette de relancer l'économie et d'établir la justice », a-t-il ajouté à l'ouverture d'un débat sur la relance de l'économie, à l'initiative de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica, patronat). La présidente de l'Utica, Wided Bouchamaoui, a regretté que les chefs d'entreprises soient l'« objet de dénigrement ». « Il est difficile de relancer l'investissement en l'absence d'un agenda politique clair, d'un calendrier électoral et d'une Constitution », a-t-elle estimé, en allusion au retard de l'Assemblée nationale constituante (ANC) à rédiger la loi fondamentale.