Alors que le marathon des négociations se poursuit pour une sortie de crise, le pari de la réconciliation nationale apparaît comme le premier geste d'apaisement et c'est le clan des Ben Ali qui en ressort comme le principal bénéficiaire. La libération, le 12 juillet, d'Abdallah Kallel, Abdelwahab Abdallah et Mohamed Ghariani, trois figures du régime Ben Ali, aurait été suggérée par l'Arabie saoudite, selon une source proche de la primature, et a été interprétée comme un geste d'apaisement envers les membres de l'ancien régime. Des représentants des ministères de l'Intérieur et de la Défense, dans un courrier confidentiel qu'ils ont fait parvenir le 20 août, à Rached Ghannouchi président d'Ennahdha, suggèrent à celui-ci d'équilibrer cette démarche en en faisant de même avec trois anciens responsables de l'Intérieur et de l'armée, contre lesquels aucune charge grave n'a été retenue à ce jour, dont le général Ali Seriati, ex-chef de la garde présidentielle, qui avait joué un rôle important lors de la chute de Ben Ali.