Elle avait émue par son courage au lendemain de son assassinat. Terrassée par le chagrin, Elle avait su trouver les mots pour redonner foi en un destin collectif alors que tout semblait vaciller à ce moment là. Stoïque et parfois héroïque, Basma Khalfaoui, était doublement confrontée à la perte d'un proche et aux peurs qui rongeaient l'ensemble de la société. Un an après l'assassinat de son marri, le leader du Front Populaire, Chokri Belaid, elle fait le point sur l'enquête et le tournant de sa mort. Considérée comme un tournant politique majeur, l'assassinat de Chokri Belaid a été « le moteur de la résurrection populaire » ayant conduit à l'affranchissement du joug de la tyrannie. Il aura fallu la mort de deux braves et d'autres martyrs pour tourner la page de l'échec lancinant de la Troïka, a martelé Basma Khalfaoui. Et interrogé si le nouveau gouvernement daignera à lever, enfin, le voile sur les véritables assassins de Chokri Belaid, Basma Khalafoui est sans illusions. Elle n'en démord pas quand elle affirme que le maintien de Lotfi Ben Jeddou est de nature à semer le doute quant à la volonté de faire toute la lumière sur l'assassinat de son mari et de Mohamed Brahmi. Elle rappelle le laxisme des autorités sur le document envoyé par la CIA avertissant contre l'assassinat de Brahmi et les résultats des rapports balistiques dissimulés par le ministère de l'intérieur. « L'atermoiement continue et c'est toute une machine, un système qui veille à maintenir le statu quo, l'opacité sur ces deux assassinats politiques » assène la veuve de Belaid.