L'écossais détrône le serbe Novak Djokovic et devient pour la première fois numéro 1 mondial sur le circuit ATP. Sept ans et trois titres du grand chelem. C'est peu dire qu'il a fallu du temps, de l'énergie et de la pugnacité pour conquérir cette place. Avant même de disputer la finale du Masters 1000 à Paris, l'écossais Andy Murray est devenu, samedi, numéro 1 mondial. Il évince le serbe Novak Djokovic, qui a longtemps régné sur la planète du tennis. Tant de défaites contre le serbe ont chauffé à blanc sa révolte et exacerbé sa pugnacité et son énergie. Infatigable relanceur et défenseur, Andy Murray a accédé aujourd'hui pour la première fois de sa carrière à la place du numéro 1 mondial. Murray, qui a dû longtemps se résigner à vivre dans l'ombre du serbe Novak Djokovic et de l'espagnol Raphaël Nadal a fini par arracher le titre qui lui manquait. Il a déchu Nolé de son trône. Après le forfait de Milos Raonic, blessé à la jambe, en demi-finales du Masters 1000 à Paris, Murray se hisse mécaniquement à la première place mondiale. Novak Djokovic occupait cette place depuis juillet 2014. Andy Murray disputera dimanche la finale du Masters de Paris face à l'américain John Isner, qui s'est qualifié aux dépens du croate Marin Cilic en deux sets (6-4/6-3). Il y a quelques mois encore, la remontée de l'écossais paraissait difficile tant Novak Djokovic semblait sûr de ses appuis après sa victoire à Roland Garros face au même Andy Murray. La machine à tout broyer serbe, qui venait de remporter l'ultime titre qui manquait à son palmarès, reléguait alors tous ses adversaires. Nolé comme on se complait à le surnommer avait accompli ce que de rares joueurs du tennis ont glané en remportant d'affilée quatre titres du Grand Chelem (Wimbledon-Us Open-Open d'Australie et Roland Garros). Dévisser la spirale serbe relevait presque du miracle en juin 2016. Depuis la machine serbe a cédé peu à peu. Eliminé dès le 3ème tour cette année à Wimbledon, Djokovic commençait à montrer quelques signes d'affaiblissement et ouvrait la brèche pour l'écossais qui s'imposait au terme d'une quinzaine fort houleuse sur le gazon londonien. Murray, qui se tenait toujours à la limite, s'est engouffré solidement dans les espaces et a construit sur les manques du serbe. A 29 ans, il est au sommet de sa gloire. Réagissant, samedi, à la nouvelle, le serbe a félicité l'écossais en affirmant qu'il « méritait » la place de numéro 1 mondial. Dès vendredi, Novak prédisait le sacre de Murray: « il est très près d'y arriver et il le mérite. La façon dont il a élevé son niveau ces derniers mois est extraordinaire », déclarait le Serbe. « [A Roland-Garros], j'ai ressenti beaucoup d'émotions, beaucoup de sensations. La fierté et la satisfaction étaient immenses, mais c'était aussi épuisant », a expliqué le champion, assurant qu'il n'était « pas trop inquiet pour l'avenir »: « J'ai joué longtemps au plus haut niveau possible. Les baisses de forme sont normales. » Le tennis n'a pas fini de nous faire vibrer.