A l'occasion de la discussion, ce vendredi 2 décembre, du budget du ministère de l'éducation, à l'ARP, la députée Samia Abbou s'est littéralement lâchée sur le ministre Néji Jalloul, l'accusant de tous les torts et lui intimant, carrément, l'ordre de démissionner. Elle l'a, entre autres, accusé d'avoir embauché son frère dans un poste important dans un des services du ministère qu'elle qualifie de service prestigieux et où il a accès aux finances et au service des achats de la bibliothèque numérique. Tout çà, par complaisance et sans l'avoir fait passer par un concours. Par la suite, le député Salem Labiadh, s'est cru obligé d'en rajouter un brin, histoire d'enfoncer Néji Jalloul auquel il ne pardonne, toujours, pas d'avoir pris sa place au ministère qui lui est si cher à lui et à ses mentors. Labiadh a accusé Jalloul de couvrir des voleurs au sein de son ministère qui ont détourné des quantités importantes de bons d'essence. Bien qu'il se soit, un instant, emporté et impatienté, au cours de l'intervention des députés, Néji Jalloul a pris son mal en patience, puis leur a répondu avec son flegme habituel qui dérange et qui semble les énerver plus, même, que ses réussites dans son travail. Il a répondu à Samia Abbou que son frère était inspecteur au sein du ministère de l'éducation bien avant sa nomination, lui, comme ministre, et qu'il semblerait qu'ils ont la bougeotte pour l'amour du travail et du pays dans le sang, puisque son frère travaillait au sein de cette bibliothèque numérique bénévolement, et sans y occuper le moindre poste de responsabilité. Il a ajouté à l'intention de Samia Abbou qu'elle devra revoir ses « sources » qui lui ont parlé uniquement de ce frère, alors que la quasi totalité de ses frères et sœurs, ainsi que ses cousins, sont des enseignants au sein du ministère, avant de terminer sur une boutade, qu'il ne voyait pas d'inconvénients à les limoger pour faire plaisir à ses détracteurs. Quand à « l'attaque » de Salem Labiadh, Néji Jalloul l'a écartée d'un revers de la main, en la lui renvoyant, en annonçant à l'assemblée que l'affaire du vol des bons d'essence remonte à l‘époque où Labiadh était ministre de l'éducation, et que lui, Néji Jalloul, s'est fait un plaisir, et un devoir, de transmettre l'affaire aux instances de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, pour en identifier les responsables. Voyant ces « attaques » virulentes, et gratuites, aux quelles Néji Jalloul a fait face sous le dôme de l‘ARP, et connaissant ceux qui sont en train de le décrier dans la rue, on serait en droit de faire la liaison, et de confirmer, si besoin est, que le ministre de l'éducation fait l'objet d'une campagne à l'origine politique, pour l'éjecter de son ministère qui semble tenir trop à cœur aux manipulateurs qui tirent toutes ces ficelles, et qui auraient beaucoup à gagner à l'empêcher de mettre en œuvre son projet de réforme qui en dérange, apparemment, plus qu'on ne le pensait.