Des luttes intestines pour le pouvoir retardent la formation en Libye d'un Gouvernement transitoire annoncé en principe pour cette semaine, affirment des politiciens. “Nous sommes confrontés à la mentalité libyenne qui veut que chaque tribu, chaque région, chaque ville ait sa part dans le nouveau gouvernement. Or, nous n'avons toujours pas libéré tout le territoire et le dirigeant déchu Mouammar Kadhafi garde toute sa capacité de nuisance”, a expliqué samedi le président du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil. Ancien ministre de la Justice de Mouammar Kadhafi et un des premiers à faire défection pour rejoindre la rébellion, M. Abdeljalil, a admis que des “divergences de points de vues” entre les membres du CNT et de son bureau exécutif avaient retardé cette annonce, attendue initialement le 18 septembre. Des divergences qui cachent des luttes intestines pour le pouvoir, monopolisé pendant 42 ans par le “Guide”, en fuite depuis plus d'un mois. Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le CNT a annoncé le 2 septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection dans huit mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard. Mais, avait expliqué un émissaire de l'ONU, Ian Martin, le délai de huit mois ne devrait débuter que lorsque les nouvelles autorités, qui disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen, auront déclaré la “libération” totale du pays.