Décidément l'ex-président français, François Hollande, est passé maître dans l'art de placer très habilement des peaux de banane sur la route de son successeur, Emmanuel Macron. Après sa leçon de géopolitique sur les rapports avec l'Afrique du Nord Hollande remet ça, sur fond de polémiques autour de la Coupe du monde au Qatar… «Si j'étais le chef de l'Etat, je n'irais pas», a déclaré l'ex-président hier jeudi lors de la rencontre "Demain le sport" qui a eu lieu à la maison de la Radio, à Paris. «Je ne peux pas demander à des joueurs de football (...) de ne pas aller à une compétition pour laquelle ils se sont préparés depuis des années», a-t-il ajouté. Mais lui s'il était à la tête du pays il ne mettrait pas les pieds au Qatar. Du moins c'est ce qu'il dit. Car entre ce qu'on dit à l'extérieur du palais de l'Elysée et ce qu'on dit dedans, au nom des intérêts suprêmes de la nation, c'est diamétralement opposé… L'ex-mentor de Macron – ce dernier a été son ministre des Finances – tient ces propos en pleine agitation autour de l'attribution de la Coupe du monde. Le débat refait rage en France, alimenté surtout par les bouillants députés de la France insoumise (LFI) qui dénoncent la «maltraitance des ouvriers immigrés» et les «matchs climatisés à ciel ouvert»? Les compagnons de Jean-Luc Mélenchon exigent une «réponse politique forte des autorités françaises»… Que les insoumis fassent du ramdam autour de cette affaire c'est à peu près gérable, mais que Hollande suive le tempo, l'affaire va vite devenir très embarrassante pour le locataire du palais de l'Elysée. En effet Macron doit aussi veiller sur les intérêts de la France, et ils pèsent lourd au Qatar. Rappelons que Paris y avait décroché en décembre 2017 un contrat de 11 milliards d'euros, pour la livraison de 12 avions de combat Rafale et 50 Airbus. Macron est revenu à Doha en décembre 2021, au nom des mêmes intérêts français. Bon, la question des droits des femmes et des travailleurs immigrés avait été évoquée, mais ce n'était pas le sujet phare de la visite. Reste les vraies motivations de Hollande. Pourquoi il jette fréquemment des brûlots sur le chemin de Macron ? Cela a peut-être quelque chose à voir avec la rancune née du lâchage de 2016, quand Macron a plaqué son poste de patron des Finances pour monter ce qui allait vite devenir son instrument de conquête du pouvoir : 'La République en Marche' (LREM), rebaptisée récemment 'Renaissance' pour préparer les prochaines batailles, sans Macron (c'est son dernier mandat)… D'aucuns disent que Hollande à travers ces coups savamment lâchés cherche à installer dans les esprits son image de présidentiable pour les élections de 2027. Wait and see…
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