Pour ceux qui en doutaient encore la droite n'est pas la gauche. Frédéric Masquelier, maire Les Républicains (LR) de Saint-Raphaël et président d'Estérel Côte d'Azur Agglomération, punit tout un quartier pour les "incidents consécutifs à la victoire du Maroc en Coupe du monde" mardi dernier face à l'Espagne. Il a tout bonnement gelé les aides publiques… Déjà mardi soir le président de l'agglomération de commune de Fréjus, dans le Var, avait justifié sur Twitter l'intervention musclée de la police : "Face à de nouveaux tirs de mortiers, des jets de pierres et des fumigènes, la police a de nouveau dû intervenir dans le quartier de la Gabelle". Il est passé à la vitesse supérieure en s'asseyant sur les subventions versées à un quartier de cette ville pilotée par un maire du Rassemblement national (RN), David Rachline. "Toutes les aides de l'agglomération (pour ce quartier) sont immédiatement suspendues", a indiqué hier mercredi 7 décembre Frédéric Masquelier. On parle d'un montant global de "69 000 euros", dont 11 000 euros pour des "cours de français et soutien aux femmes" ou "20 000 euros pour la création d'une micro crèche sur le quartier". Cette dernière somme devait être validée par le Conseil communautaire demain vendredi, rapporte Europe 1. "C'est un appel à la responsabilité" des résidents, a argué le maire de Saint-Raphaël. "Tout le monde semble considérer ça (les incidents) comme normal, mais ça n'arrive pas dans d'autres quartier de la ville (de Fréjus) qui ont la même sociologie", a-t-il ajouté "C'est un quartier qui a bénéficié de nombreuses aides publiques, nous avons fait des efforts très importants qui doivent avoir des contreparties", a-t-il martelé. D'après une source policière, le quartier de la Gabelle a été le théâtre "de caillassages" mardi soir, après le triomphe du Maroc en huitième de finale de la Coupe du monde contre l'Espagne. On a également noté des tirs de feu de Bengale par "une trentaine de gamins cagoulés". Mais il n'y a eu aucune arrestation et aucun blessé dans les rangs des forces de l'ordre, a précisé la même source. Le maire RN de Fréjus a reconnu sur sa page Facebook des "débordements en marge de la rencontre Espagne-Maroc mais aussi en réaction à une opération de police le matin par les services municipaux en collaboration avec la police nationale". À noter que Frédéric Masquelier est connu pour sa main de fer. Déjà fin septembre il avait fait sensation en obligeant les associations de Saint-Raphaël qui demandent des aides publiques à prendre part à 5 rassemblements patriotiques par an. Un conseiller municipal de l'opposition avait porté l'affaire devant la préfecture du Var, qui a finalement invalidé la décision du maire LR. L'agitation autour du match Maroc-Espagne lui rouvre la voie… "Il y a une cohérence" entre les deux décisions, dégaine le président de l'agglomération de commune de Fréjus. "L'argent public est orienté en fonction d'un certain nombre de critères. Je souhaite qu'il le soit en fonction d'une bonne citoyenneté", assène-t-il droit dans ses bottes, politisant à outrance une affaire somme toute ordinaire dans les quartiers chauds de l'Hexagone.
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