Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, a appelé mardi 8 novembre, le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi, pour le féliciter de sa victoire aux élections du 23 octobre et lui adresser un «message de confiance sans préjugé ni procès d'intention ». Alain Juppé a donc calmé le jeu après des propos peu appréciés par Ennahdha : le mois dernier, il avait conditionné l'aide du G8 à la Tunisie au respect des valeurs démocratiques. Le chef de la diplomatie française assure que l'Islam et la démocratie ne sont pas incompatibles et affirme vouloir « travailler » avec les responsables du parti islamiste. Il assurait alors que le G8 allait mettre en place une « aide massive à la Tunisie », mais « dans la mesure où les lignes rouges ne seraient pas franchies » avait ajouté le ministre, en citant le respect de l'alternance démocratique, les droits de l'Homme et l'égalité des sexes. « On va être très vigilants et nous avons les moyens d'exprimer cette vigilance », avait dit Alain Juppé. Le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, avait alors sèchement répondu que les Tunisiens n'acceptaient pas les aides conditionnées.