TUNIS (TAP) - Le juriste Abdessatar Khouildi a annoncé qu'il est en train de préparer, volontairement, un projet de loi (27 dispositions) portant sur la création d'une structure chargée de la collecte et la gestion de la zakat en Tunisie. A l'ouverture du premier forum sur la Zakat (23-25 septembre 2011) à Tunis, le juriste a fait savoir, vendredi, que "l'Etat sera chargé soit de la gestion ou du contrôle de cette structure, et non les deux, étant donné que la société civile aura à accomplir l'une de ces deux missions". Organisée à l'initiative de l'Association tunisienne de la finance islamique (ATFI), cette manifestation réunira plusieurs experts de la finance islamique (financiers, juristes…). Ils débattront, samedi, de ce projet de loi et examineront les lois régissant la Zakat dans le monde islamique dans l'ultime but de formuler un texte de loi qui tient compte des spécificités de la Tunisie. Pour certains, l'application de la Zakat, qui constitue un des maillons du système économique islamique et le troisième pilier de l'Islam, a un impact socio-économique non négligeable. Les partisans de cette thèse, expliquent dans ce cadre, que la collecte de la Zakat revêt une dimension économique (économie d'argent, investissement…), tandis que sa redistribution offre plusieurs avantages sociaux au profit des bénéficiaires (aider les pauvres…). Plusieurs experts ont souligné l'intérêt qu'il y a à différencier entre la Zakat en tant qu'obligation religieuse, consistant en l'imposition au taux de 2,5 pc des richesses cumulées tout au long de l'année et l'imposition fiscale qui peut atteindre 40 pc. Ils ont indiqué que la Zakat n'est pas la solution unique ni le pilier de l'économie islamique, mais plutôt une alternative pour résoudre certains problèmes sociaux (pauvreté, chômage…), relevant que la Zakat doit être appliquée dans un cadre politique et économique approprié. Les participants ont pris connaissance de l'expérience de Bayt Al Zakat (Koweït), qui a permis la collecte de 500 millions de dinars koweïtiens. Ces fonds ont été drainés vers des investissements caritatifs au Koweït et ailleurs.