TUNIS (TAP) - Des partis politiques ont condamné les agressions violentes commises par des groupes de salafistes contre le siège de la chaîne TV Nessma et la faculté des lettres et sciences humaines de Sousse, dénonçant ces pratiques qu'ils ont qualifiés de "dangereuses et étrangères" à la société tunisienne, et qui menacent les valeurs démocratiques et entravent l'adhésion du pays à la voie de la modernité et du progrès. En outre, les partis ont insisté, dans des communiqués rendus publics, lundi, sur la nécessité de faire face à pareilles pratiques qui "rongent les bases de l'édifice sociétal et ébranlent les fondements de la vie en commun pacifique", loin du processus de dialogue et des méthodes pacifiques de la contestation et de la manifestation. Ils ont, d'autre part, appelé à s'en remettre aux institutions de l'Etat pour trancher tout conflit, réaffirmant leur solidarité avec la chaîne Nessma TV, afin qu'elle demeure une tribune de l'information libre. Ces communiqués proviennent des partis suivants: * Le Mouvement démocratique pour la réforme et la construction * Le parti socialiste de gauche * Le Parti réformateur destourien * Le Parti communiste ouvrier tunisien D'autres partis ont dénoncé, dans leurs communiqués, ces agressions, critiquant, toutefois, la diffusion par la chaîne "Nessma TV" du film d'animation "contenant des scènes qui personnifient Dieu", surtout en cette période délicate par laquelle passe la Tunisie, deux semaines seulement avant les élections de l'Assemblée nationale Constituante, période qui appelle tout le monde à éviter de semer la zizanie dans le pays. Ces partis estiment que ce film a agressé les sentiments religieux et a provoqué les réactions de nombreux courants religieux islamiques. Ils ont, dans ce sens, mis en garde contre "ces comportements agressifs" de la chaîne qui ne servent pas le droit à la différence entre les courants politiques et de pensée, mais menacent la paix sociale et le processus de transition démocratique. Ces communiqués émanent du : * Parti El Majd * Parti de l'Alliance nationale pour la paix et le développement Il faut rappeler que des actes de violence et une vague de protestations s'est déclenchée, dimanche, à la suite de la diffusion par la chaîne Nessma TV d'un film d'animation intitulé "Persepolis", suivi d'un débat, film qui relate la vie d'une fille iranienne issue d'une famille ouverte d'esprit, sous le régime de Khomeiny. Par ailleurs, la faculté des lettres et sciences humaines de Sousse a été, la semaine dernière, la cible d'une agression après le refus de la direction de permettre à une étudiante portant le "Niqab" de s'y inscrire. Cette vague de contestation conduite par des groupes extrémistes et qui vise la chaîne Nessma TV, s'est poursuivie, lundi, dans certaines autres régions du pays.