TUNIS (TAP) - Le tribunal de première instance de Tunis a décidé de reporter le procès de Nabil Karoui, directeur général de la chaîne privée Nessma TV et deux de ses employés, au 23 janvier 2012. Nabil Karoui avait déclaré, avant d'entrer à la salle d'audience du tribunal de première instance de Tunis où il devait comparaître ce jeudi en compagnie de deux de ses employés dans l'affaire dite Persépolis, relative à la projection le 7 octobre dernier du film d'animation de la réalisatrice iranienne Marjane Satrapi, que "cette affaire est une affaire politique et je vois en ce jour la mort réelle de la liberté d'expression en Tunisie". Le tribunal de première instance de Tunis connaît depuis ce matin un grand rassemblement de médias tunisiens et étrangers ainsi que d'un grand nombre de citoyens et la chaîne Nessma TV assure en direct la couverture de cette affaire. Accusé "d'atteinte aux valeurs sacrées", M. Nabil Karoui, directeur de la chaîne, avait été la cible d'"attaques intenses" et de "critiques virulentes" sur le réseau social "Facebook", et avait présenté le 11 octobre ses excuses au peuple tunisien pour la diffusion de la séquence controversée du film "Persepolis". Il avait tenu à préciser qu'il n'avait aucune intention de nuire aux musulmans à travers la projection de ce film. Le 12 octobre, Nabil Karoui avait comparu une première fois devant le procureur adjoint de la République chargé de la presse et de l'information, au tribunal de première instance de Tunis, pour audition au sujet de l'enquête ouverte à la demande d'un certain nombre d'avocats et de citoyens concernant la diffusion par cette chaîne du film ''Persepolis'', jugé blasphématoire à l'égard de l'islam. Les deux employés qui devront comparaître également sont le responsable du service de visionnage au sein de cette chaîne et un représentant légal de l'Association ''la voix de l'enfant'' qui a assuré la version de ce film en dialecte tunisien.